[03/09/2007 06:43:26] GENEVE (AFP) L’accroissement de la productivité en Asie de l’Est, qui a doublé ces dix dernières années, est une chance pour l’économie mondiale, fait valoir le Bureau international du travail (BIT) dans un rapport publié dimanche. Les Etats-Unis caracolent toujours en tête du classement des travailleurs les plus productifs en 2006, indique le BIT, et l’écart avec les autres pays développés continue à se creuser. Suivis de loin par L’Irlande, le Luxembourg, la Belgique et la France, les Américains effectuent le plus grand nombre d’heures de travail au monde. Mais en mesurant la productivité par heure travaillée, la Norvège les supplante et la France arrive en troisième position. Intitulé “Les indicateurs clés du marché du travail”, le rapport du BIT relève que la productivité en fonction des heures travaillées a été relativement similaire entre les Etats-Unis et la France ces dix dernières années. En 2006, la production des travailleurs français par heure était de 35,08 dollars (25,68 euros) contre 35,63 dollars (26,07 euros) pour les Américains. En outre, le produit national brut par heures travaillées en France s’est accru de 2,2% en moyenne annuelle entre 1980 et 2006, contre une augmentation de 1,7% aux Etats-Unis. La hausse la plus rapide de la productivité a été relevée en Asie de l’Est, où elle a doublé en dix ans. Ainsi, la production par travailleur est passée d’un huitième à un cinquième du niveau atteint par les pays développés entre 1996 et 2006. “Certaines personnes perçoivent la croissance impressionnante de la productivité en Asie et en Asie du Sud est comme une menace, mais il s’agit en fait d’une tendance positive pour l’économie mondiale”, a affirmé José Salazar-Xirinachs, directeur exécutif du BIT pour l’emploi. “Ces régions ne font pas que produire des biens et des services de manière plus efficace, mais elles créent également davantage de demande, grâce à l’accroissement de leur classe moyenne qui consomme plus de biens et de services”, a-t-il fait valoir. A l’opposé, le BIT s’alarme de la piètre performance de l’Afrique subsaharienne où la valeur ajoutée par travailleurs est douze fois inférieure à celle d’un travailleur du monde industrialisé. “Il est indispensable que ces pays placent le chômage et le travail décent au centre de leurs politiques économiques et sociales”, a souligné José Salazar-Xirinachs. Pour Juan Somavia, directeur général du BIT, “les énormes disparités de productivité et de richesse sont très préoccupantes”. “Augmenter les niveaux de productivité des travailleurs qui ont les plus bas niveaux de revenus dans les pays les plus pauvres est la clé pour réduire les gigantesques déficits de travail décent dans le monde”. Le BIT relève que le nombre de travailleurs pauvres (vivant avec moins de 1 dollar par jour) en Asie a chuté de 50% depuis 1996. En Afrique, en raison de mauvais résultats économiques, le nombre absolu de travailleurs pauvres a augmenté de 24 millions en dix ans. Cependant, la proportion de travailleurs pauvres dans la population active a légèrement reculé sur la même période, grâce à une augmentation un peu plus rapide du nombre d’actifs par rapport aux travailleurs pauvres. La participation des femmes au marché du travail a connu un léger recul ces dix dernières années, passant de 53% en 1996 à 52,5% en 2006. Mais la cause en est réjouissante: la scolarisation accrue des femmes a provoqué la baisse de la participation des plus jeunes au monde du travail. Pour le BIT, il existe un énorme potentiel inexploité de la main-d’oeuvre féminine, comparé au 78,9% d’hommes économiquement actifs. Par région, on relève un écart des taux de participation entre hommes et femmes au marché du travail particulièrement élevé au Moyen-Orient, en Afrique du Nord et en Asie du Sud, avec des écarts dépassant 40 points de pourcentage. |
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