[03/09/2007 10:04:58] MOSCOU (AFP) L’entreprise publique russe chargée des exportations d’armements, Rosoboronexport, est le mystérieux acheteur de la société française Altis (composants électroniques), vendue la semaine dernière par l’américain IBM et l’allemand Infineon, selon la presse russe lundi. “Rosoboronexport a atterri près de Paris”, titre ainsi le journal Kommersant, citant “plusieurs participants du marché” ayant donné cette information sous couvert d’anonymat. “Nous ne démentons ni ne confirmons cette information”, a répondu Rosoboronexport à l’AFP. “Nous ne commentons pas les projets qui ne sont pas totalement aboutis”, a ajouté un responsable du service de presse, alors que cette acquisition doit encore recevoir le feu vert des autorités de régulation. Infineon et IBM ont annoncé jeudi avoir trouvé un accord avec la société AES, pilotée par un mystérieux investisseur russe, pour lui céder Altis, leur société commune située à Corbeil-Essonnes, près de Paris. Le rachat a été effectué par la société AES (Advanced Electronics Systems), “filiale suisse de GIS (Global Information Services), un holding basé en Russie”, annonçait le communiqué d’Infineon jeudi, sans plus de précisions sur ce groupe inconnu à Moscou. Les analystes interrogés par Kommersant soulignent qu’il s’agirait de la première acquisition de Rosoboronexport à l’étranger. Selon l’analyste Elina Iourina, de la société d’investissements Finam, les composants électroniques fabriqués par Altis pourraient être utilisés par le fabricant automobile russe AvtoVaz, qui fait partie de Rosoboronexport. La ministre française de l’Economie, des Finances et de l’Emploi Christine Lagarde s’était inquiétée jeudi du projet des repreneurs. Altis emploie 1.800 personnes à Corbeil-Essonnes et a enregistré un chiffre d’affaires de 400 millions d’euros en 2005, selon son site internet. La société avait été fondée en 1999 par IBM et Infineon, qui en détiennent chacun 50%. Elle avait subi un plan social au printemps 2006. Ses deux actionnaires avaient décidé de se retirer avant 2009, jugeant les coûts de production du site trop élevés. La cession à AES, encore soumise au feu vert du comité d’entreprise et des autorités de régulation, devrait être finalisée avant la fin 2007, selon Infineon. |
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