[04/09/2007 14:32:18] FRANCFORT (AFP) Plusieurs hauts responsables du secteur financier allemand se sont prononcées mardi en faveur d’une accélération de la consolidation du secteur bancaire du pays, en pleine tourmente de la crise du “subprime”. “La situation est sérieuse”, a estimé le ministre des Finances social-démocrate (SPD), Peer Steinbrück, en allusion aux turbulences traversées récemment par le secteur bancaire du pays, lors d’un congrès bancaire à Francfort (Ouest). Deux établissements, SachsenLB et IKB, ont frôlé la faillite après avoir investi plus que de raison sur le secteur du crédit hypothécaire à risque aux Etats-Unis. Mais pour lui, le secteur bancaire allemand, encore très fragmenté, peut tirer partie de l’agitation actuelle pour reposer la question de sa consolidation, un thème récurrent dans le pays. “Je ne suis pas le seul à penser (que l’Allemagne) ait besoin de plus d’une ou deux banques concurrentielles au niveau international”, a fait savoir le ministre. Par conséquent, “il est juste que la consolidation soit à l’ordre du jour, en particulier en ce qui concerne les Landesbanken”, les banques publiques régionales, a-t-il estimé. Les Landesbanken ont déjà connu un rapprochement surprise récemment, lorsque l’établissement de Stuttgart (Sud-Ouest), la LBBW, s’est emparée de SachsenLB pour lui éviter de devoir mettre la clé sous la porte. “Ce ne serait pas dans leur avantage de s’accrocher à un statu quo”, a avertit M. Steinbrück, alors que le paysage bancaire du pays reste divisé en trois branches –banques privées, banques publiques et caisses d’épargne, et établissements mutualistes– aux cloisons quasi-étanches. Il n’a pas exclu non plus une vente de la part de 38% que la banque publique KfW, bras financier de l’Etat, détient dans IKB, expliquant que “ce n’est pas un tabou” mais que la question est de savoir “comment” et “à quel prix”. our lui, certaines banques allemandes ont sous-estimé les risques liés au marché du “subprime”. “Je partage l’évaluation de M. Ackermann”, le patron de Deutsche Bank, qui a dénoncé des erreurs de gestion dans cette crise, a-t-il indiqué. Josef Ackermann avait plus tôt plaidé lui aussi en faveur d’une consolidation, expliquant que la fragmentation des banques allemandes expliquaient en partie leur faiblesse en cas de crise. Ceci pourrait passer par une coopération entre les établissements. “Nous en sortirons renforcés”, a assuré le Suisse. Ce point de vue était aussi partagé par le président de la Fédération des caisses d’épargne (DSGV), Heinrich Haasis, mais avec un bémol. Ce dernier reste en faveur de l’union de Landesbanken, mais il s’oppose à ce qu’elles passent sous le giron de leurs consoeurs privées. Il a une nouvelle fois plaidé lors du congrès pour une fusion de LBBW avec WestLB, actuellement affaibli par un scandale financier. Il a aussi répété son opposition à une vente de la part de 38% détenue directement et indirectement par l’Etat régional de Rhénanie-du-Nord-Westphalie dans WestLB à un investisseur privé, en marge du congrès. La presse allemande a fait état mardi de discussions avec le fonds d’investissement américain JC Flowers, ce que M. Haasis a jugé peu probable. Quant à la Landesbank Berlin (LBB), acquise récemment par la DSGV, elle devrait rester indépendante à l’avenir, a-t-il assuré. Les caisses d’épargne avaient acheté une part de 81% détenue jusqu’alors par la ville de Berlin dans sa banque pour empêcher de la voir tomber dans les mains d’un investisseur privé. |
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