Boeing retarde à fin 2007 le premier vol d’essai de son Dreamliner

 
 
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Le logo de Boeing (Photo : Paul J. Richards)

[05/09/2007 19:46:24] NEW YORK (AFP) L’avionneur américain Boeing, à son tour, a reconnu des délais dans son programme vedette B787 dit “Dreamliner”, mais a assuré que ceux-ci seront loin d’être aussi onéreux que ceux rencontrés par son rival Airbus dans le développement de ses nouveaux appareils.

Boeing, sous pression depuis plusieurs mois pour tenir le calendrier de ce programme aux méthodes de production complexes, a admis mercredi buter sur deux problèmes dans l’assemblage final de son futur avion de ligne, qui le forcent à reporter le premier vol d’essai.

Le groupe table désormais sur un premier vol “entre mi-novembre et mi-décembre” et non plus fin septembre comme prévu initialement.

Ceci est une première pour Boeing, qui faisait jusqu’ici figure de brillant élève par rapport à son grand rival Airbus, avec lequel il rivalise pour le leadership mondial de cette industrie.

L’avionneur européen a souffert d’un série noire depuis 2006 dans le développement de ses deux nouveaux avions de ligne destinés, comme le Dreamliner, à renouveler le parc aérien mondial. Ces difficultés ont entraîné une valse des patrons chez Airbus et sa maison-mère EADS, une restructuration chez Airbus et des résultats en berne pour EADS.

Boeing a tenu mercredi à faire la différence avec Airbus en assurant tenir les délais de livraison.

“La livraison est assurément une étape cruciale et nous serons en mesure de livrer le premier appareil en mai 2008”, a affirmé le patron de l’aviation civile chez Boeing, Scott Carson.

Chez Airbus, le gros porteur A380, dont un premier exemplaire doit être livré en octobre, a pris un an de retard sur son calendrier. L’A350, futur rival du Dreamliner, a dû être sérieusement modifié à la demande de plusieurs compagnies clientes, et n’entrera pas en service avant 2013.

Boeing a aussi voulu rassurer côté financier, affirmant que ce retard “n’aura aucun impact sur (ses) prévisions de résultats”, relevées en juillet.

L’avionneur a augmenté cet été son budget investissements de 3,4 à 3,7 milliards de dollars, a rappelé mercredi sa direction, en anticipation des “pressions qui surviennent à la fin de tout programme”.

A la Bourse de New York, les investisseurs étaient cléments avec l’action Boeing après cette annonce, qui était envisagée depuis plusieurs mois: l’action prenait même 1,48% à 97,34 dollars à 17H10 GMT.

“Le retard est plutôt la norme pour les grands programmes aéronautiques. Ce qui étonnait la plupart des analystes, c’était le maintien du calendrier initial, compte tenu du caractère très complexe et novateur de ce programme et de l’externalisation d’une grande partie des productions”, explique l’analyste d’une banque française.

Ce dernier s’est toutefois dit “dubitatif” sur la capacité de Boeing à tenir le calendrier de livraison et de certification (début 2008), “car ça supposerait une maîtrise du process industriel déjà très affirmée, alors que Boeing met justement en avant des petits soucis”.

Boeing a reconnu “un problème de séquençage” dans l’assemblage final et un retard dans l’intégration d’un logiciel.

“La documentation du travail réalisé avant l’acheminement ne correspondait pas au travail qu’il restait à faire”, a expliqué le patron du programme Mike Bair.

Boeing a assorti mercredi l’annonce du retard d’une bonne nouvelle pour son Dreamliner: la compagnie russe Aeroflot a passé commande pour 22 appareils, ce qui porte à 706 le nombre total de commandes pour ce modèle.

 05/09/2007 19:46:24 – © 2007 AFP