La BCE laisse son principal taux inchangé à 4%

 
 
CPS.HIW20.060907181754.photo00.quicklook.default-245x164.jpg
Le siège de la Banque centrale européenne à Francfort le 6 juin 2007 (Photo : Martin Oeser)

[06/09/2007 16:28:13] FRANCFORT (AFP) La Banque centrale européenne (BCE) a décidé jeudi de laisser son principal taux directeur inchangé à 4%, s’abstenant comme prévu par une majorité d’économistes de relever les conditions du crédit de la zone euro dans un contexte de grande nervosité des marchés.

La BCE s’est ainsi rangée à l’avis de la plupart des experts ou d’organisations internationales (comme l’OCDE), qui jugeaient plus sage d’attendre un retour au calme des marchés avant de relever les taux directeurs.

La Banque d’Angleterre a peu auparavant annoncé aussi le maintien de son principal taux à 5,75%.

Le président de l’institution de Francfort Jean-Claude Trichet expliquera en détail les raisons du choix des gardiens de l’euro lors d’une conférence de presse à partir de 12H30 GMT.

La Fédération des banques publiques allemandes, dont certaines comme la SachsenLB ont durement été touchées par la crise des crédits hypothécaires à risque aux Etats-Unis, a été prompte à saluer la décision.

“Le marché a besoin actuellement de sécurité et de confiance”, a estimé la fédération dans un communiqué, enjoignant la BCE à prendre ses distances face à sa rhétorique actuelle en matière de communication aux marchés.

La décision du jour aura une “légère influence positive” sur le marché, qui s’y attendait, a réagi Holger Schmieding, économiste à la Bank of America.

Début août, le Français Jean-Claude Trichet avait clairement ouvert la voie à une augmentation du principal taux de 4% à 4,25%, qui aurait été la neuvième depuis décembre 2005. Une “grande vigilance” est nécessaire sur les risques inflationnistes, avait-il déclaré, prononçant les mots clés annonciateurs d’une hausse de taux le mois suivant.

Les risques inflationnistes liés à la croissance solide et à la montée des prix du pétrole justifiaient à ses yeux ce geste.

Même si ces dangers de dérapage des prix subsistent, le plongeon des marchés au mois d’août lié à la crise des crédits immobiliers à risque aux Etats-Unis a changé la donne.

Une hausse de taux dès ce jeudi n’aurait sans doute fait qu’aggraver les tensions, que la BCE a d’ailleurs cherché à calmer dans la matinée en procédant à une injection massive d’argent frais sur le marché monétaire.

 06/09/2007 16:28:13 – © 2007 AFP