[08/09/2007 15:33:02] PARIS (AFP) La Bourse de Paris tentera la semaine prochaine de rebondir, grâce à une nouvelle vague de résultats de sociétés, même si les interrogations redoublent sur le ralentissement de la croissance américaine, qui pourrait pénaliser les chiffres d’affaires des entreprises exportatrices. Le CAC 40 a abandonné 4,11% sur la semaine écoulée, pour finir vendredi à 5.430,10 points. Il affiche désormais un repli de 2,01% depuis le début de l’année 2007. La Bourse a en particulier chuté mercredi (-2,14%), jour de l’annonce d’un trou d’air sur le marché immobilier américain, où les promesses de vente de logements existants ont chuté de 12,2% en juillet. Le CAC 40 a ensuite trébuché à nouveau vendredi (-2,63%) affecté par les premières destructions d’emplois aux Etats-Unis depuis quatre ans. La crise des crédits hypothécaires pèse sur le secteur du bâtiment aux Etats-Unis, qui a supprimé 36.000 emplois sur juillet-août, tandis que l’économie américaine dans son ensemble n’en a créé que 64.000 en deux mois, souligne Rob Carnel, l’économiste de la banque ING. Cependant, à moyen terme, “la solide activité dans la construction non-résidentielle soutient l’emploi dans ce secteur”, relativisent les économistes du courtier Aurel Leven. Le CAC 40 pourrait rebondir la semaine prochaine, à l’occasion de la publication des résultats de sociétés comme CNP Assurances mardi, JCDecaux, Carbone Lorraine et GFI Informatique mercredi, ou encore Clarins jeudi. Les investisseurs soulignent aussi que les cours actuels des actions intègrent déjà en grande partie les pronostics pessimistes sur la croissance. Sur les sept dernières années, depuis l’éclatement de la bulle spéculative sur les actions des télécoms, des médias et de la technologie, qui avait mené le CAC 40 le 4 septembre 2000 à son record de 6.922,33 points, l’indice affiche une baisse 21%. Les trois premières valeurs de l’époque, France Télécom, Vivendi et Alcatel, ont même perdu trois-quarts de leur valeur sur la période. Les investisseurs suivront aussi mardi la réunion de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), puis mercredi la publication du chiffre de l’évolution des stocks de pétrole aux Etats-Unis, alors que le cours du brut ont flambé, montant jeudi jusqu’à 77,43 dollars le baril à New York. Même si les réserves d’essences américaines ne représentent plus que 20 jours de consommation, leur plus bas niveau jamais enregistré, l’Opep pourrait opter pour le statu quo, ce qui risque de nourrir la flambée des cours, selon les analystes. Cette hausse du pétrole nourrit les risques d’inflation à moyen terme et complique la tâche des banques centrales, qui souhaitent à la fois éviter trop d’instabilité boursière et prévenir toute éventuelle accélération de la hausse des prix. La banque centrale européenne a ainsi opté pour un maintien de ses taux d’intérêts directeurs jeudi, pour donner un peu d’air aux marchés financiers, mais laissé entendre qu’elle pourrait les remonter plus tard. L’ancien président de la Réserve fédérale américaine Alan Greenspan a de son côté souligné vendredi que la situation reste difficile. “Le comportement que nous observons depuis sept semaines est identique à de nombreux égards à ce que nous avons vu en 1998”, lors de la crise générée par l’effondrement du fonds à risque LTCM, ou lors du krach de 1987, a déclaré ce personnage très écouté. “Quand la peur est le moteur” des marchés financiers, “elle est beaucoup plus puissante que l’euphorie”, a-t-il relevé. |
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