Wall Street, en plein brouillard, attend un geste de la Réserve fédérale

 
 
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La Bourse de New York, le 27 février 2007 (Photo : Stephen Chernin)

[08/09/2007 15:31:52] NEW YORK (AFP) En pleine période de doute sur les perspectives de l’économie américaine, l’humeur de Wall Street risque d’osciller la semaine prochaine entre les craintes de récession et les espoirs de baisse des taux d’intérêt de la Réserve fédérale (Fed).

Sur la semaine écoulée, l’indice des 30 valeurs vedettes, le Dow Jones Industrial Average (DJIA), a reculé de 1,83% pour terminer vendredi à 13.113,38 points.

L’indice composite du Nasdaq a cédé 1,18% sur la semaine, pour clôturer à 2.565,70 points. L’indice élargi Standard and Poor’s 500 (SP 500) a enfin perdu 1,39% à 1.453,55 points.

Sur le marché obligataire, le taux de rendement du bon du Trésor à 10 ans a baissé à 4,368% contre 4,537% vendredi dernier et celui à 30 ans à 4,693% contre 4,831%.

Après des chiffres économiques plutôt mitigés en début de semaine, les courtiers ont été ébranlés par un rapport calamiteux sur l’emploi: pour la première fois en quatre ans, l’économie américaine a supprimé des emplois en août.

La crise de l’immobilier, après avoir fait vaciller les marchés financiers, semble donc se répercuter sur l’économie réelle. Et les économistes n’hésitent plus à évoquer le terme de “récession”.

“Les perspectives économiques sont aussi incertaines que possible”, souligne Paul Sheard, de la banque Lehman Brothers, évaluant à 30% les risques de récession.

Seul motif de réconfort, les investisseurs jugent désormais acquise une baisse du taux directeur de la Fed lors de sa prochaine réunion du 18 septembre.

Avec les mauvais chiffres de l’emploi, ils tablent même en majorité sur une baisse de 50 points du taux des “Fed funds” (actuellement de 5,25%).

La baisse des taux d’intérêts a tendance à soutenir les marchés boursiers, en dopant les profits des entreprises et en rendant les actions plus attrayantes que les obligations.

La semaine prochaine, les courtiers surveilleront donc en priorité les discours des responsables de la Réserve fédérale, avec notamment un discours de son président Ben Bernanke mardi.

Parmi les statistiques les plus attendues, les demandes hebdomadaires d’allocations chômage, qui permettent de prédire la situation de l’emploi, seront publiées jeudi. Elles sont devenues, pour les analystes de Lehman Brothers, “l’indicateur hebdomadaire le plus important pour l’économie américaine”.

La Fed a notamment pour mission de maintenir un haut niveau d’emploi. Une nouvelle détérioration sur ce front pourrait donc l’inciter à agir.

Les ventes de détail du mois d’août (vendredi) devraient occuper une bonne place chez les courtiers qui veulent jauger la résistance de la consommation américaine. L’indicateur de confiance des consommateurs (vendredi également), calculé par l’Université du Michigan, sera scruté pour la même raison.

“Ce qu’on veut voir, c’est que l’économie ne tombe pas en récession”, souligne Marc Pado.

“Le cours des actions va continuer à rester très volatil au moins jusqu’à la fin du mois, quoique la Fed décide de faire”, tempère cependant Frederic Dickson, analyste chez D.A. Davdison & Co.

A plus long terme, le tableau pourrait être un peu plus rose. A un peu plus d’un an des élections présidentielles, l’admnistration Bush et le Congrès américain pourraient être tentés de prendre les choses en main et de relancer l’économie, selon M. Pado.

“On est encore assez loin d’une récession. L’économie est dans un scénario de croissance lente, et les choses sont plutôt correctes, en particulier si on obtient une impulsion du gouvernement et une baisse des taux de la Fed”, explique-t-il.

Nyse

 08/09/2007 15:31:52 – © 2007 AFP