Les maladies nosocomiales de l’économie (suite)

Les maladies nosocomiales de l’économie (suite)

Par Ibtissem

ch180907.jpgLe premier article concernait l’art et la manière avec lesquels
jonglaient nos économistes avec les indices à l’échelle macroéconomique ;
évidement derrière leurs chiffres il y a du vrai et cela est visible à vu
d’œil, mais comme prétendre qu’on considéré comme ayant un revenu élevé à
partir de 4000 DT/an –soit 11 DT/jour- cela peut paraître exagéré, même si
on habite chez ses parents et on utilise le transport en commun.

Dans ce deuxième article, nous nous intéressons au fonctionnement du pays,
et ce compte tenu de ses contraintes et de ce qui en découle. On peut dire
que sur les 10 millions d’habitants –un peu plus-, les chiffres révèlent que
:

– 20% vont à l’école, ce dont on ne peut qu’être fier,
– 8 à 10% sont à la retraite et ce gisement de gens expérimentés est loin
d’être exploité et les cafés regorgent d’experts et de spécialistes dès 9h
du matin,
– 14%, hélas sont au chômage, le chiffre est élevé mais semble-t-il quasi
normal et on ne peut nier les efforts pour améliorer leur quotidien,
– il reste environ un Tunisien sur 2 qui assure le revenu du peuple et de
ses composantes.
Il serait utile de savoir si ces chiffres correspondent à une quelconque
norme et si on se retrouve dans une catégorie donnée de pays, la question
reste posée. Mais, et il y a toujours un mais, parmi les obstacles au
développement, il y a un mal interne au système qui pourrait, s’il était
résorbé, réduire le chômage au moins des cadres, vu que, encore, le plus
grand commanditaire et le plus grand consommateur de biens et de services
reste l’Etat qui, par ses marchés publics, fait vivre environ 60% de la
population d’une manière directe et indirecte ; ce mal est la manière de
passer les marchés publics. Actuellement tout le monde, de l’amont à l’aval,
met le doigt sur la plaie mais personne n’a de solution : cette maladie
interne a 2 composantes.

– La première concerne la notion de moins disant, ce qui est aberrant et on
ne peut pas tout le temps aller chercher le produit le moins cher sans
tomber un de ces jours dans une situation inextricable ; d’ailleurs, dans
beaucoup de domaines on y est déjà, les entreprises et les sociétés de
services subissent les impacts de cette décision car ce n’est pas avec un
produit qui revient a 100 et qu’on revend à 80 que l’on va recruter … et si
je peux me permettre une image, TATI a fermé boutique et Chanel prospère ….

– Dans un autre domaine, imaginez qu’un professeur en chirurgie opère sous
l’œil attentif et méfiant d’un contrôleur qui passe son temps à vérifier
tout d’abord s’il a bien ses diplômes certifiés, s’il a utilisé le nombre de
litres d’oxygène prévus ou la longueur de pansements programmés, je pense
que beaucoup de malades resteraient sur le billard, et actuellement cette ‘’énarcocratie’’
est en train de paralyser les décideurs dont beaucoup ont jeté l’éponge et
attendent gentiment de rejoindre le café des retraité.

Ces 2 maux internes, s’ils étaient guéris, permettraient de gagner quelques
points dans l’échelle du chômage par exemple …