[10/09/2007 17:55:25] TOULOUSE (AFP) Le monde de la Défense a fait sa grande rentrée lundi à Toulouse avec sa 5e “Université d’été”, occasion pour Jean-Claude Mallet, président de la Commission sur le futur Livre blanc, d’appeler à une rénovation “en profondeur”. “Nous avons l’ambition de rénover en profondeur l’outil de défense”, a souligné le conseiller d’Etat, placé à la tête d’une commission de 35 membres pour rédiger d’ici à mars 2008 le document qui fixera la doctrine de la France pour les quinze prochaines années. Tout comme Nicolas Sarkozy, chef des armées, M. Mallet a appelé à une réflexion “sans tabou sur la dissuasion, les alliances, l’efficience de notre industrie et du ministère de la Défense, l’organisation de l’Etat ou les relations avec le Parlement”. “Le secteur de la défense, comme d’ailleurs plus largement celui de la sécurité nationale, a besoin d’oxygène”, a-t-il développé devant un auditoire choisi de plusieurs centaines d’élus, militaires de haut rang, experts et industriels, réunis à l’initiative des commissions de la Défense, du Sénat et de l’Assemblée. Profitant de cette tribune offerte à Toulouse, haut lieu de la défense spatiale avec Astrium (groupe EADS) et Thales Alenia Space, les industriels du secteur ont appelé à faire preuve “d’ambition” dans ce domaine “central” de la défense. “On a beaucoup dit depuis 20 ans que la politique spatiale était une priorité, il n’y en a pas beaucoup” qui l’ont mise en oeuvre, a reconnu M. Mallet. Plus généralement, il s’est dit bien décidé à sortir la Défense “des ornières, des habitudes et du fatalisme” afin de “gagner la bataille de la cohérence entre notre stratégie, nos capacités, nos objectifs, nos moyens et nos financement”. La réflexion sur le Livre blanc s’inscrit dans un contexte budgétaire tendu, maintes fois évoqué par le ministre de la Défense Hervé Morin qui parlait encore lundi dans La Tribune d’une équation budgétaire “insoluble”. Pour M. Mallet, le terrorisme tout comme la prolifération nucléaire, s’ils demeurent “des éléments importants de notre politique de sécurité”, ne sont plus “l’alpha et l’oméga de la sécurité nationale”. De nouveaux risques “liés aux différents phénomènes de la mondialisation” apparaissent, a-t-il fait valoir. Une table ronde les a développés: dérèglements et réfugiés climatiques, guerre économique, explosion démographique, tensions sociales et religieuses, raréfaction des ressources énergétiques, imprévisibilité des menaces… Le Livre blanc s’attellera aussi au “défi” du retard technologique et scientifique de l’Europe sur les Etats-Unis et au partage des responsabilités entre l’industrie et l’administration, “pas assez clair aujourd’hui”. Autre point clef: la nouvelle stratégie européenne de sécurité, voulue par le président Sarkozy. “Notre travail sera l’une des contributions aux travaux européens” sur cette politique de défense commune, a expliqué M. Mallet. Un parlementaire britannique a estimé de son côté qu’il “ne sera plus possible à l’avenir de faire en Europe des livres blancs isolés car, face aux contraintes budgétaires, il faut éviter la duplication et les contradictions”. En écho, le président d’Astrium, François Auque, a appelé à aller plus loin dans la coopération spatiale. Il faut “concevoir et développer par exemple un système européen unique pour la surveillance, l’alerte avancée, la défense antimissile”, a-t-il dit. |
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