La bonne recette pour la réduction de la facture STEG

La bonne recette pour la réduction de la facture STEG

Chère, chère la facture électrique. Nous en savons tous quelque chose,
nous qui la payons régulièrement. Entre 2003 et 2006 le kw d’électricité est
passé de 93 millimes à 117 millimes. Le gaz, pour sa part, est passé de 162
millimes à 194 millimes entre 2004 et 2006. Ne parlons pas de la facture de
l’eau pour laquelle la Sonède effectue une comptabilisation par paliers
unique au monde (La
SONEDE manquerait-elle de limpidité ?
)

Il est donc normal que l’on pense sérieusement à réduire ses factures. L’ODC
nous abreuve, comme à son habitude, de conseils à ce sujet et, avec d’autres
organismes, on nous suggère d’éteindre la lumière en quittant les locaux et
d’acheter des ampoules économiques. Comme si nous ne le faisions pas déjà !
Et puis, franchement, ces conseils économiques qui nous invitent à acheter,
non merci, je m’en passe ! Il y a pourtant quelques autres pistes qui
méritent d’être explorées et qui peuvent faire baisser la facture.

Le type de pistes que vous n’entendrez quasiment jamais chez ces
responsables qui vous invitent à acheter les lampes économiques. L’une
d’entre elles nous a été lancée par un homme d’affaires tunisien résidant en
Allemagne. Il s’appelle Belgacem Khorchani, et il a, dans sa valise, une
multitude de projets en rapport avec l’énergie, l’agriculture, le tourisme
écologique, etc. Je ne m’étalerai pas beaucoup là-dessus, il y a risque de
dispersion. Son idée pour l’énergie mérite cependant que l’on s’y attarde
dessus.

M. Khorchani développe actuellement le projet d’une petite centrale
électrique capable de développer de l’énergie moins cher grâce à un procédé
qu’il a créé. Un procédé qu’il a soumis aux autorités et il attend une
réponse. Une réponse qui tardera à arriver, selon nous, car son idée bloque
sur un aspect légal. Seule la STEG a le droit, selon la réglementation en
vigueur, de produire et de transporter de l’électricité. L’homme d’affaires
demande, lui, de faire lever au moins le blocage du transport afin qu’il
puisse délivrer le courant électrique à de gros clients (usines, hôtels,
etc.).

Selon lui, ce procédé fera réduire la facture des clients. Nous nous
abstiendrons d’analyses et de commentaires à ce sujet vu qu’il ne s’agit pas
de notre spécialité.

L’autre piste à explorer, et pour laquelle nous avons une bonne idée, est
celle qu’ont entrepris les pays européens et même la Tunisie. Elle a été
couronnée de succès et a fait réduire les factures là où elle a été
entreprise. Il ne s’agit pas de réinventer la roue, il s’agit tout bêtement
d’ouvrir le secteur à la concurrence. Nous ne parlons pas d’ouverture de
capital, mais d’ouverture à la concurrence. En France, comme nous l’avons
observé grâce à un reportage sur M6 il y a quelques jours, la facture des
clients ayant opté pour l’opérateur concurrent d’EDF (la Steg française) a
été réduite d’au moins 10%. C’est que les nouveaux opérateurs ont des coûts
moindres que l’opérateur public grâce à une maîtrise des coûts, à des
dépenses beaucoup moins importantes, à un personnel limité dans le nombre,
etc.

La réduction du coût s’obtient également grâce à la recherche permanente des
agents de l’opérateur privé de l’électricité la moins chère sur la bourse en
fonction des besoins de leurs clients. Autant de facteurs qui ont fait
baisser la facture des clients. Ces derniers, quand il s’agit d’usines et
d’entreprises notamment, ont pu ainsi réduire les coûts de leurs productions
et les répercuter sur leurs propres clients, concurrence oblige !

Pour résumer, l’idée pour réduire la facture de la Steg, est la même que
celle qu’on a opérée pour la téléphonie mobile en Tunisie et avec grand
succès : l’introduction d’un opérateur privé. Cela mène inévitablement à la
concurrence au grand profit du consommateur et de l’Etat. Répétons-le, il ne
s’agit pas de réinventer la roue, il s’agit tout simplement d’appliquer les
politiques qui ont connu du succès précédemment. Les plus sceptiques et les
grands défenseurs de la Steg n’ont qu’à se rappeler l’état de la téléphonie
mobile avant et après la concurrence.


R.B.H.