Les Bourses craintives face à un possible ralentissement de l’économie mondiale

 
 
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Des traders à la Bourse de Sao Paulo, le 10 septembre 2007 (Photo : Mauricio Lima)

[10/09/2007 21:21:45] NEW YORK (AFP) Les marchés boursiers se sont montrés craintifs lundi, Wall Street finissant sans direction et les Bourses européennes en baisse, alors que les investisseurs s’attendent de plus en plus à un ralentissement de l’économie mondiale.

La Bourse de New York s’est stabilisée après sa nette baisse de vendredi mais n’est pas parvenue à se fixer une direction: le Dow Jones a gagné 0,11%, tandis que le Nasdaq a perdu 0,26%.

En revanche, les marchés européens ont poursuivi leur repli. La Bourse de Londres a clôturé en baisse de 0,92% après avoir cédé 1,93% vendredi, Francfort de 0,82% après une chute de 2,43% vendredi, et Paris de 0,80% après un recul de 2,63% vendredi. L’Eurostoxx 50 a cédé 0,62%.

La Bourse de Sao Paulo a pour sa part fortement chuté, l’indice Ibovespa lâchant 3,51%, tandis que celle de Mexico a reculé de 1,19%.

“Ce n’est pas forcément bon de rentrer sur le marché (des actions, ndlr) en ce moment”, en pleine phase de réajustement, a souligné un courtier parisien.

Les marchés d’actions ont subi vendredi l’impact du rapport calamiteux sur l’emploi aux Etats-Unis: pour la première fois en quatre ans, l’économie américaine a supprimé des emplois en août.

Cette mauvaise nouvelle a donné des arguments supplémentaires à ceux qui anticipent une baisse de la croissance mondiale. Le courtier français Global Equities voit s’affaiblir “le dernier soutien à la croissance économique et aux dépenses de consommation aux Etats-Unis”, et évoque un “ralentissement”, voire une “situation de pré-récession” de l’économie américaine.

Jean-Claude Trichet, président de la Banque centrale européenne et porte-parole du G-10, a déclaré à l’issue de la réunion bimestrielle à la Banque des règlements internationaux (BRI) qu’il y avait “un risque de contagion à l’économie réelle aux Etats-Unis” de la crise du “subprime”.

“L’économie mondiale dispose de fondamentaux solides”, a toutefois tempéré M. Trichet.

En Asie, Tokyo a très mal entamé la semaine. L’indice Nikkei a chuté de 2,22%, après l’annonce d’une contraction de 0,3% du Produit intérieur brut japonais au deuxième trimestre.

Et si Shanghai a continué d’être à contre-courant en finissant en hausse de 1,48%, Hong Kong a été quasi stable (+0,07%) et Séoul a chuté de 2,6%.

Les regards se tournent désormais vers la Réserve fédérale américaine (Fed) qui doit réexaminer son taux directeur, actuellement fixé à 5,25%, le 18 septembre.

“Les investisseurs se montrent prudents avant la réunion de la Réserve fédérale la semaine prochaine”, a souligné Al Goldman, analyste d’AG Edwards.

Le marché compte sur un abaissement des taux pour apaiser les marchés et soutenir l’économie. Une baisse de 50 points de base en une seule fois est désormais le scénario privilégié par les marchés.

“La Réserve fédérale a une profonde aversion pour les récessions, manifestée depuis 20 ans, ce qui est vrai aussi, à un moindre degré, pour la Banque centrale européenne”, a indiqué Patrick Artus, économiste de Natixis, dans une note.

Mais lundi, plusieurs responsables de la Réserve fédérale américaine ont étalé leurs divergences sur l’analyse de la situation économique du pays, certains se montrant moins enclins que d’autres à une baisse des taux.

Par exemple, le président de la banque de Réserve d’Atlanta, Dennis Lockhart, a appelé indirectement à davantage d’optimisme sur les perspectives économiques à long terme. Au contraire, son homologue de San Francisco, Janet Yellen, a affirmé que la faiblesse du secteur immobilier et les turbulences boursières pesaient “de façon significative” sur l’économie.

 10/09/2007 21:21:45 – © 2007 AFP