L’Opep se réunit, une légère augmentation de production semble en discussion

 
 
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Le secrétaire général de l’Opep Abdallah el-Badri à Vienne le 11 septembre 2007 (Photo : Dieter Nagl)

[11/09/2007 12:13:24] VIENNE (AFP) L’Opep qui se réunit mardi et dont on attend le verdict, se préoccupe de l’impact des prix élevés du pétrole sur l’économie et pourrait se laisser convaincre par l’Arabie saoudite d’augmenter symboliquement sa production, de 500.000 barils par jour selon plusieurs sources.

“Nous sommes inquiets au sujet des marchés financiers”, a déclaré le secrétaire général de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), Abdallah el-Badri, avant le début de la conférence.

Les prix du pétrole s’envolent et frôlent leur record historique de 78,77 dollars le baril atteint le 1er août, faisant peser un fardeau supplémentaire sur l’économie mondiale, qui fait déjà face à sa plus sévère crise financière en 5 ans.

L’option envisagée est une hausse des objectifs de production du cartel de 500.000 barils par jour, soit 350.000 assurés par l’Arabie saoudite et 150.000 par les autres membres, a indiqué à l’AFP une source proche du dossier.

“Les Saoudiens parlent d’augmenter la production de 500.000 barils par jour, peut-être plus”, s’avance Paul Tossetti, analyste du cabinet de consultants spécialisé PFC Energy.

Un geste symbolique à destination des pays consommateurs, qui réclament depuis des mois une augmentation de l’offre.

L’Arabie saoudite, de loin le premier producteur du cartel, est le seul à disposer d’une capacité de production excédentaire significative. Le mutisme du ministre saoudien du Pétrole Ali al-Nouaïmi depuis son arrivée à Vienne déchaîne les spéculations.

“Si on regarde où se trouvent les capacités de production excédentaires, elles se concentrent dans les pays du Golfe, à l’exception de l’Iran”, remarque M. Tossetti.

Le chef de la délégation koweïtienne, Mohammad al-Olaim, a semblé mardi s’aligner sur la position présumée des Saoudiens : “je pense que nous pourrions aboutir à quelque chose de positif”, a-t-il lâché.

Les 10 membres du cartel soumis au système des quotas (l’Irak et l’Angola en sont exclus) produisent officiellement 25,8 millions de barils par jour, mais officieusement environ un million supplémentaire.

Les partisans d’une hausse devront convaincre les pays qui, comme l’Iran et le Venezuela, pompent au maximum de leur capacité et pour qui un relèvement des plafonds de production ne présenterait que des risques, notamment celui de faire baisser les cours de l'”or noir” et donc leurs recettes pétrolières.

D’autres pays comme l’Algérie craignent de voir se répéter le scénario catastrophique de la crise asiatique d’il y a dix ans, qui avait vu les prix s’écrouler jusqu’à 10 dollars le baril en 1999 à la suite d’une augmentation de l’offre.

A la réunion de Djakarta il y a dix ans, “nous étions dans une situation similaire et nous avions pris la mauvaise décision”, a rappelé Chakib Khelil, ministre algérien de l’Energie et des mines.

Selon lui, il est donc urgent d’attendre des “éléments suffisants prouvant qu’il existe un besoin” d’augmenter la production de pétrole”, ce qui pourrait “se faire sentir au cours des prochaines réunions”.

L’Opep doit se réunir à nouveau en novembre, puis début décembre.

Confronté à un dilemme, augmenter pour ménager les pays consommateurs, au risque de voir les prix dégringoler, ou maintenir sa production inchangée pour observer l’évolution de la demande, “le cartel doit impérativement afficher un front uni”, remarque M. Tossetti.

Et, selon lui, les puissants Saoudiens devraient remporter la bataille : “je pense que s’ils veulent vraiment le faire, les autres suivront”, dit l’analyste de PFC Energy.

 11/09/2007 12:13:24 – © 2007 AFP