[11/09/2007 09:37:38] PEKIN (AFP) La Chine a encore enregistré un fort excédent commercial en août, proche de 25 milliards de dollars, malgré ses promesses de réduire progressivement ce contentieux avec ses partenaires occidentaux. Les exportations ont augmenté de 22,7% à 111,36 milliards de dollars tandis que les importations progressaient de 20,1% à 86,38 milliards de dollars, soit un excédent de 24,97 milliards, selon les chiffres des Douanes publiés mardi. Ce niveau est à peine inférieur au record historique du mois de juin (26,91 mds USD). Depuis janvier, l’excédent s’est établi à 161,76 milliards de dollars, quasiment son niveau record de 2006 (177,47 mds dollars). “Nous nous attendons à un total de 250 milliards pour 2007”, a estimé Wang Tao, économiste de Bank of America. Mais les déséquilibres commerciaux sont une source de vive tension entre Pékin et ses partenaires américains et européens accusant à l’inverse des déficits croissants. Pour les occidentaux, un des grands responsables de la situation est la sous-évaluation du yuan, conférant un avantage concurrentiel de poids aux exportations chinoises. La semaine dernière, le président américain George W. Bush a encore demandé à son homologue chinois Hu Jintao de prendre des “mesures soutenues” en faveur de la flexibilité du yuan. Soucieuses de calmer les frictions mais aussi les déséquilibres de leur propre économie, les autorités chinoises ont néanmoins laissé la monnaie chinoise s’apprécier graduellement face au dollar depuis la réévaluation de juillet 2005, qui avait vu le cours fixé à 8,11 yuans pour un dollar. Ces dernières semaines, le change tournait dans la zone des 7,5 yuans contre le dollar, avec un cours pivot record de 7,5252 fixé lundi. Pékin cherche à stimuler la consommation intérieure plutôt que de voir la croissance de l’économie dépendre des exportations, et donc des aléas de l’économie mondiale. “Le déséquilibre commercial est aussi une instabilité économique pour la Chine”, a commenté mardi Joerg Wuttke, président de la Chambre de Commerce européenne à Pékin. “On ne peut pas juste exporter, encore et encore, engranger dollars et euros, et continuer de voir gonfler ses réserves de change” (déjà les premières au monde), entraînant des problèmes de surliquidité et d’inflation, a-t-il dit. L’indice des prix à la consommation ne cesse de grimper depuis fin 2006, atteignant en août son plus haut niveau depuis près de onze ans, à 6,5%. Sur les huit premiers mois de l’année, il a nettement dépassé l’objectif officiel initial de +3% pour 2007 et s’est établi à +3,9%. “Le déséquilibre commercial grandissant est aussi politiquement instable en Europe” même, a indiqué M. Wuttke. “Vous devez vous attendre à ce que l’Europe réagisse et cela nous préoccupe”, a-t-il averti. Aux Etats-Unis, des parlementaires ont déjà porté l’offensive sur le terrain législatif avec des projets de loi visant à sanctionner la Chine pour la sous-évaluation de sa monnaie, tandis que Washington a lancé des procédures anti-dumping et anti-subventions devant l’Organisation mondiale du commerce. Autre danger potentiel venu des Etats-Unis: un ralentissement de la première économie mondiale, “qui pourrait heurter les exportations chinoises”, selon Wang Tao. Effectivement “vu les préoccupations croissantes pour l’économie américaine, nous allons surveiller de près les chiffres du commerce chinois dans les mois à venir”, ont indiqué dans une note les analystes de Goldman Sachs. |
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