Croissance : la Commission européenne abaisse fortement sa prévision pour la France

 
 
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Prévisions de croissance dans l’UE pour 2007

[11/09/2007 16:21:16] BRUXELLES (AFP) Après l’OCDE, la Commission européenne a nettement revu à la baisse mardi ses prévisions de croissance pour la France, alors qu’elle reste assez optimiste pour la zone euro, malgré l’impact de la crise financière qui a secoué les marchés cet été.

La Commission a légèrement abaissé son estimation de croissance pour les treize pays de la zone euro à 2,5% en 2007, contre 2,6% dans sa précédente prévision de mai.

Mais elle a drastiquement revu en baisse sa prévision de croissance pour la France, deuxième économie de la zone euro, à 1,9%, contre 2,4% en mai.

Elle emboîte ainsi le pas à l’Organisation pour la coopération et le développement économiques (OCDE) qui vient de ramener son pronostic pour la France de 2,2% à 1,8%.

Cette révision s’explique largement par le rythme de croissance plus faible que prévu en France au deuxième trimestre (+0,3%), a expliqué Joaquin Almunia, commissaire européen en charge des Affaire économiques et monétaires, lors d’un point presse.

Pour le reste de l’année, la Commission “a prévu une certain rattrapage” de la France, ajoute-t-il.

Mais la crise des marchés devrait “décourager les projets d’investissement des entreprises” dans l’Hexagone, même si la “demande devrait rester élevée”, indique la Commission.

Cette nette correction de Bruxelles est une mauvaise nouvelle de plus pour le gouvernement français, qui affiche un optimisme imperturbable en maintenant un objectif de croissance compris dans une fourchette de 2 à 2,5% en 2007.

Paris compte sur un maintien de l’activité à un niveau soutenu pour compenser les baisses de recettes dues aux réductions d’impôt promises, sur fond de manoeuvre budgétaire très réduite, en raison notamment de ses engagements européens de réduction du déficit public.

Sur le déficit, le commissaire Almunia “attend de voir” les intentions que le gouvernement français doit lui communiquer avant la réunion des ministres des Finances de la zone euro vendredi à Porto (Portugal), comme Nicolas Sarkozy s’y était engagé en venant lui même à leur précédente réunion en juillet à Bruxelles.

Pour l’Allemagne, première économie de la zone euro, la Commission n’a en revanche que légèrement revu à la baisse sa prévision de croissance. Elle prévoit encore 2,4%, contre 2,5% auparavant.

Pour l’ensemble de la zone euro, “des fondamentaux solides et un contexte mondial encore favorable devraient continuer à soutenir la croissance européenne. Néanmoins, la turbulence récente sur les marchés a clairement accentué les risques qui pèsent sur la croissance”, a souligné la Commission.

Le pic de croissance dans la zone euro est sans doute “derrière nous”, a indiqué M. Almunia même si l’environnement économique “reste favorable”.

Le “ralentissement de la croissance en 2008” devrait donc être “plus marqué” qu’annoncé en mai, lorsque la Commission tablait sur une croissance de 2,5% pour l’année prochaine.

L’OCDE a elle aussi révisé ses prévisions pour la zone euro, à 2,6% de croissance en 2007 (contre 2,7% avant), tout comme la Banque centrale européenne (BCE), qui table désormais sur 2,5% contre 2,6% précédemment.

Concernant l’inflation, la Commission a légèrement relevé sa prévision pour la zone euro, à 2,0% en 2007 contre 1,9% auparavant, en raison de “l’augmentation des prix des produits de base”.

Le seuil de 2% est la limite maximale tolérée sur le moyen terme par la BCE, qui fixe les taux d’intérêt directeurs en zone euro.

Mais “le redressement de la productivité et la concurrence internationale intense au niveau des prix devraient contribuer à maintenir l’inflation sous contrôle”, estime la Commission.

 11/09/2007 16:21:16 – © 2007 AFP