[11/09/2007 16:25:43] PARIS (AFP) Le déficit commercial de la France s’est une nouvelle fois creusé au mois de juillet par rapport à juin atteignant 3,304 milliards d’euros contre 3,145 milliards le mois précédent, confirmant une faiblesse endémique jugée “inquiétante” par plusieurs économistes. La bonne nouvelle venue lundi du chiffre de production industrielle française (+1,3% en juillet) “n’était qu’une éclaircie passagère dans un ciel conjoncturel français de plus en plus sombre”, estime Marc Touati (Association pour la connaissance et le dynamisme économique, ACDE). Les nuages se sont à nouveau amoncelés mardi, prenant la forme d’un déficit du commerce extérieur qui, cumulé sur douze mois, dépasse les 30 milliards d’euros (30,347), soit “le deuxième plus mauvais chiffre de tous les temps”, selon Alexander Law, du cabinet Xerfi. Sur les sept premiers mois de l’année, le déficit cumulé en données brutes s’établit à 18,266 milliards. “Comme souvent, la vigueur de l’euro fait office d’un des principaux accusés” pour expliquer les médiocres performances commerciales de la France. “Mais quand bien même il constitue un bouc émissaire commode, l’euro n’explique pas tout”, estime Alexander Law. L’économiste relève ainsi que les échanges avec l’Union européenne, au sein de laquelle l’euro est la monnaie dominante, sont déficitaires à hauteur de 1,3 milliard d’euros. “En réalité, le problème commercial de la France se situe du côté de l’Allemagne, pays avec lequel les échanges accusent un déficit de près de 1,6 milliard d’euros, soit à peine moins qu’avec la Chine”, poursuit-il. Si les exportations mensuelles ont augmenté d’un petit 0,2%, à 33,962 milliards d’euros (33,894 milliards en juin), les importations ont elles progressé de 0,6% à 37,266 milliards d’euros (37,039 milliards en juin). “Il faut souligner l’inquiétante évolution du commerce automobile qui conjugue plongeon des exportations et flambées de importations”, considère Marc Touati qui note que lorsque la consommation française “augmente en moyenne de 100 euros, 40 euros correspondent à des produits importés”. La progression des exportations tient essentiellement aux ventes de biens de consommation, de matériel militaire et de produits agroalimentaires, précisent les Douanes dans un communiqué. Tout en restant à un très haut niveau, les exportations industrielles civiles fléchissent légèrement. Si les ventes de biens de consommation (pharmacie) restent en progression, la modération est générale par ailleurs, notamment pour les équipements professionnels du fait de moindres livraisons d’Airbus, indique le texte. Du côté des importations, le montant des approvisionnements énergétiques est à nouveau en forte hausse. Quant aux importations industrielles, elles progressent légèrement du fait de l’achat de deux Boeing. “L’avenir de la balance extérieure est loin d’être rose”, prédit encore Marc Touati qui estime qu’il sera marqué par “l’aggravation des effets négatifs de l’euro trop fort, par un pétrole encore plus cher et par le ralentissement de la croissance mondiale”. |
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