Le FMI prévoit un impact limité de la crise financière sur l’économie réelle

 
 
CPS.HJR81.120907140814.photo00.quicklook.default-245x189.jpg
Des courtiers, le 11 septembre 2007, au Chicago Board of Options Exchange (CBOE) (Photo : Scott Olson)

[12/09/2007 12:09:34] PARIS (AFP) La crise des prêts hypothécaires américains ne devrait avoir qu’un “impact limité sur l’économie réelle” et provoquera un “ralentissement modéré” de l’économie américaine, a estimé l’économiste en chef du Fonds monétaire international (FMI) Simon Johnson mercredi devant la presse à Paris.

M. Johnson a confirmé ainsi la position déjà exprimée par le FMI au début du mois.

Concernant l’Europe, M. Johnson a estimé qu’il était “un peu trop tôt pour dire si l’économie européenne est en train de ralentir” en raison de cette crise.

Fin juillet, le FMI, parlant de “boom mondial”, avait relevé sa prévision de croissance mondiale pour 2007 et 2008 à 5,2% contre 4,9% précédemment pour ces deux années.

Début septembre, il a indiqué qu’à la lumière de la crise de l’été, il allait réviser à la baisse ses prévisions de croissance 2008, lors de la prochaine mise à jour prévue mi-octobre. Cette prochaine révision concernera surtout aux Etats-Unis, mais aussi la zone euro, avait alors dit le fonds.

M. Johnson n’a pas chiffré cette future révision. Hormis la situation du marché hypothécaire, “les autres fondamentaux de l’économie américaine restent solides, notamment “la consommation des ménages et les investissements des entreprises”, a-t-il estimé.

“La crise immobilière va continuer à ralentir la croissance américaine l’année prochaine”, a-t-il toutefois ajouté. Mais le ralentissement américain n’aura qu’un “petit impact” sur la croissance mondiale, a-t-il affirmé.

M. Johnson a jugé que “l’exposition des banques européennes au crédit hypothécaire à risques aux USA” avait été “une surprise”.

Il a estimé qu’il fallait de nouveau s’interroger sur la régulation du système financier.

“Nous devons réévaluer l’idée selon laquelle nous avons une bonne maîtrise du système financier à travers la régulation actuelle”, a-t-il dit.

“C’est un signal d’alarme”, a-t-il ajouté.

M. Johnson a ainsi relevé que les banques sont aujourd’hui “beaucoup moins désireuses de se prêter entre elles”.

“Au plus fort de la crise, les banques centrales ont injecté des liquidités pour remédier à ce problème”, a rappelé M. Johnson. Mais, a-t-il souligné, “ce problème n’a pas été résolu et nous ne comprenons pas vraiment pourquoi cela continue”.

Il y a aujourd’hui un “problème de plomberie” dans le marché interbancaire, a-t-il estimé.

Mais l’économiste s’est montré “satisfait” de la manière dont la Banque centrale américaine (Fed) et la Banque centrale européenne (BCE), avaient réagi à la crise.

Les banques centrales “sont prêtes à injecter des liquidités dans le système”, ce qui devrait aider les banques à court terme, selon lui.

La BCE a une nouvelle fois procédé à une injection de liquidités mercredi, pour apaiser les tensions liées à la crise.

Interrogé à propos de la future décision sur les taux de la Fed, dont le comité de politique monétaire se réunit mardi prochain, M. Johnson a jugé que la Fed “essayait actuellement d’évaluer les effets de la crise sur l’économie”.

“La décision de la Fed va dépendre de la teneur des indicateurs économiques qui vont être publiés entre aujourd’hui et la réunion”, a jugé M. Johnson.

“Si elle voit les signes d’affaiblissement de l’économie américaine, la Fed sera plus encline à baisser ses taux”, a-t-il ajouté.

Les derniers chiffres de l’emploi aux Etats-Unis ont surpris vendredi, puisque l’économie américaine a supprimé 4.000 emplois en août quand les analystes tablaient à l’inverse sur 110.000 créations d’emplois.

Le solde mensuel des créations d’emplois n’avait pas été négatif depuis août 2003.

 12/09/2007 12:09:34 – © 2007 AFP