Nouveau coup dur pour SAS contrainte d’immobiliser 10 à 15% de sa flotte

 
 
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Un avion SAS à Oslo (Photo : Jjan Ovind)

[12/09/2007 16:47:11] STOCKHOLM (AFP) Après deux accidents en quatre jours, SAS a été contrainte mercredi d’immobiliser tous ses appareils de type Dash 8-400 , soit 15 à 20% de sa flotte, un coup dur pour la compagnie aérienne scandinave déjà pénalisée au printemps par des grèves à répétition.

Les autorités aéronautiques des pays nordiques ont décidé mercredi d’interdire de vol les 27 appareils Q400 de SAS, construits par le canadien Bombardier.

Pour la deuxième fois en quelques jours, SAS a frôlé la catastrophe. Un de ses appareils a dû atterrir d’urgence mercredi matin à l’aéroport de Vilnius (Lituanie), privé d’une partie de son train d’atterrissage défaillant. Ses 52 occupants ont été évacués, sains et saufs.

“L’appareil est sorti de la piste parce que le train d’atterrissage droit ne fonctionnait pas, mais il a atterri sans problème”, a expliqué Kestutis Auryla, chef des services de l’aviation civile lituanienne.

L’appareil assurait la liaison entre Copenhague et la station balnéaire lituanienne de Palanga (ouest).

C’était le deuxième atterrissage en catastrophe de ce type d’appareil en quatre jours. Le vol Copenhague-Aalborg (nord du Danemark), avait lui aussi atterri en urgence brisant son train d’atterrissage.

Une aile avait pris feu au contact de la piste et, là encore, les dégâts humains avaient été limités: seuls cinq passagers avaient été légèrement blessés lors de l’opération d’évacuation.

Avant même la décision des autorités aéronautiques, SAS, qui redoute désormais un défaut de fabrication, avait annoncé l’immobilisation de tous ses avions Q400.

Dans un communiqué séparé, Bombardier recommande que ses appareils de type Q400, ayant accumulé plus de 10.000 décollages et atterrissages, demeurent au sol en attendant une inspection de leur train d’atterrissage.

Bombardier a livré plus 160 appareils Q400 à des lignes aériennes dans le monde entier et sur ce total, environ 60 appareils comptent plus de 10.000 cycles décollage-atterrissage, précise le constructeur.

Pour la seule matinée de mercredi, SAS a dû annuler 150 vols dans les pays scandinaves et vers les autres destinations européennes, affectant 6.000 passagers au Danemark et 3.000 en Suède.

En Norvège, ce sont environ 2.500 personnes qui ont été affectées.

Cet avion court-courrier, utilisé pour les liaisons intérieures et internationales au nord et centre de l’Europe, avait été acquis par la compagnie scandinave en 1997 et mis en service en 2000, a indiqué à l’AFP Sture Stölen, porte-parole de la compagnie.

La compagnie ajoute que pour pallier au manque de capacités, elle étudie la possibilité de louer des appareils à d’autres compagnies.

SAS estime en outre que ces immobilisations auront un impact négatif de 10 à 15 millions de couronnes (de 1,07 à 1,61 million d’euros) par jour.

Un coup dur pour la compagnie qui avait déjà été pénalisée par des mouvements sociaux au printemps.

La santé financière du groupe SAS, revenu dans le vert en 2006 au prix de plusieurs années d’économies drastiques, est encore fébrile.

SAS avait frôlé la faillite sous l’effet de la crise du secteur aérien dans le sillage des attentats du 11 septembre 2001, de la guerre d’Irak et de l’épidémie de pneumonie atypique SRAS.

Au deuxième trimestre, le bénéfice net a augmenté de 9,7% à 607 millions de couronnes suédoises (65,7 millions d’euros).

Mais le groupe avait dû absorber le coût des grèves du personnel de cabine au Danemark et en Suède notamment, estimé à 300 millions de couronnes.

A la Bourse de Stockholm, le titre a terminé en baisse de 4,65% à 118 couronnes dans un marché en hausse de 0,58% à 381,56 points.

 12/09/2007 16:47:11 – © 2007 AFP