Le pétrole au-dessus des 80 dollars le baril pour la 1re fois

 
 
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Des courtiers de la New York Mercantile Exchange, le 19 octobre 2006 (Photo : Spencer Platt)

[12/09/2007 19:07:37] NEW YORK (AFP) Le baril de pétrole brut a dépassé à New York pour la 1re fois le seuil des 80 dollars, et a atteint 80,18 dollars, la promesse de l’Opep de pomper un peu plus de brut n’ayant pas suffi à apaiser un marché préoccupé par la fonte des stocks mondiaux avant l’hiver.

Le prix d’un baril de “light sweet crude” échangé à New York pour livraison en octobre a finalement clôturé en hausse de 1,68 dollar à 79,91 dollars, .

A Londres, les prix ont atteint 77,18 dollars le baril, un plus haut depuis le 31 juillet 2007.

Vers 17H20 GMT, le baril de brut prenait 1,36 dollar à 79,59 dollars à New York et le Brent progressait de 58 cents à 76,96 dollars à Londres.

Cette envolée a deux causes: le scepticisme du marché face à la décision de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) d’augmenter légèrement sa production, et la baisse continue des stocks de brut américains, confirmée mercredi par le département de l’Energie des Etats-Unis (DoE).

L’Opep, qui représente près de 40% de la production mondiale d’or noir, a annoncé mardi qu’elle pomperait, à partir du 1er novembre, 500.000 barils par jour de plus qu’elle ne le fait actuellement.

Dans un premier temps, la nouvelle a été bien accueillie par un marché qui s’était préparé au statu quo. Mais les opérateurs n’ont pas tardé à revoir leur verdict pour estimer qu’en fait, le geste de l’Opep n’aurait qu’une portée symbolique.

“C’est mieux que rien, mais ce n’est toujours pas assez. Par rapport au déficit attendu sur le marché au quatrième trimestre 2007 et au premier trimestre 2008, c’est insuffisant”, a expliqué à l’AFP Frédéric Lasserre, analyste à la Société Générale.

“Il y a toujours un délai important entre le moment où la décision est prise et le moment où l’on en sent l’impact physique sur les stocks des pays consommateurs. L’impact (de la décision de l’Opep) ne sera sensible que vers la fin de l’hiver”, ajoute M. Lasserre.

Or, la demande va commencer à grimper à l’approche de l’hiver dans l’hémisphère Nord, et les pays consommateurs vont devoir puiser dans des stocks que certains jugent déjà à un niveau alarmant.

Dès avant la réunion de l’Opep, l’Agence internationale de l’énergie (AIE), ainsi que des cabinets spécialisés, mettaient en garde sur la situation des stocks mondiaux au quatrième trimestre. L’AIE a appelé mercredi l’Opep à faire mieux que 500.000 barils par jour supplémentaires.

L’Agence, qui représente les intérêts des pays consommateurs, estime que le niveau de production requis de la part du cartel (“call on Opec” en anglais) est de 32,4 millions de barils par jour, contre 30,4 mbj en moyenne en août.

“Nous pensons aussi que c’est trop peu. L’équilibre du marché mondial va se tendre de manière inquiétante à l’approche de l’hiver”, commente également Kevin Norrish, analyste chez Barclays Capital.

Les cours ont reçu une autre impulsion avec la publication du rapport du DoE américain, qui a révélé que les stocks de brut des Etats-Unis avaient fondu de 7,1 millions de barils lors de la semaine achevée le 7 septembre. Le marché avait certes anticipé une baisse, mais de seulement 2,7 millions de barils.

Ces stocks ont reculé neuf fois lors des dix dernières semaines, et sont en baisse de 9% par rapport à la fin juin.

“On n’est plus qu’à un jet de pierre des 80 dollars le baril”, avance Frédéric Lasserre.

“C’est une cible que le marché a clairement en tête, et maintenant que le précédent record, qui servait de plafond psychologique, a été effacé, les fonds d’investissement vont essayer d’aller le tester”, ajoute-t-il.

 12/09/2007 19:07:37 – © 2007 AFP