Le baril de pétrole améliore son record, au-dessus de 80 dollars

 
 
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Courtiers au New York Mercantile Exchange, le 12 septembre 2007 (Photo : Chris Hondros)

[13/09/2007 20:32:53] NEW YORK (AFP) Les cours du brut ont amélioré jeudi leur record historique en progressant encore au-delà de 80 dollars à New York, et flirtent toujours avec les 78 dollars à Londres, sur un marché s’inquiétant déjà d’une pénurie au quatrième trimestre.

Le prix d’un baril de “light sweet crude” pour livraison en octobre s’est hissé en séance jusqu’à 80,20 dollars, un prix jamais vu sur le New York Mercantile Exchange. Il a gagné sur la séance 18 cents pour clôturer pour la première fois au-dessus de 80 dollars, à 80,09 dollars.

A Londres, le prix du baril de Brent de la mer du Nord a réussi à progresser jusqu’à 77,86 dollars, un peu moins bien que la veille, et a finalement terminé en baisse de 28 cents à 77,40 dollars.

La dynamique de hausse a reçu une impulsion mercredi avec l’annonce par le département américain de l’Energie (DoE) d’une baisse de 7,1 millions de barils des stocks américains de brut lors de la semaine achevée le 7 septembre, presque trois fois plus importante que les attentes.

Cette nouvelle s’est ajoutée au scepticisme entourant la décision de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) de pomper à partir du 1er novembre 500.000 barils de plus par jour qu’elle ne le fait actuellement.

Mais cette production supplémentaire est trop faible et ne parviendra aux marchés qu’à la fin de l’hiver, trop tard pour répondre à la hausse de la demande, jugent les analystes.

“La décision du cartel n’est pas parvenue à calmer le marché. Les investisseurs s’inquiètent déjà d’une éventuelle pénurie au quatrième trimestre. Les experts disent pour la plupart que la hausse de production de l’Opep ne suffira pas à inverser la tendance de hausse des prix”, explique Michael Davies, analyste à la maison de courtage Sucden.

Même si le pic de consommation estival est passé, les analystes ont tous les yeux rivés sur l’état des stocks mondiaux au quatrième trimestre, qui coïncide avec une forte demande de produits de chauffage dans l’hémisphère nord.

“Les fondamentaux du marché indiquent clairement qu’il y aura une très importante baisse des stocks mondiaux à la fin de l’année”, estime Simon Wardell, analyste chez Global Insight.

L’Agence américaine d’information sur l’énergie (IAE) estime par exemple que la demande mondiale de pétrole sera de 1,8 million de barils par jour supérieure à son niveau de l’an dernier pendant le second semestre 2007.

Le scénario du second semestre 2007 devrait donc être bien différent de celui de l’an passé.

Les cours avaient subi une nette correction à la baisse en décembre, la douceur inhabituelle de l’hiver dans l’hémisphère nord ayant détendu la demande et fait penser aux courtiers que le marché était surapprovisionné.

En septembre 2006, les prix du pétrole étaient déjà sur le déclin, une tendance saisonnière habituelle puisque la demande marque en général une pause au troisième trimestre, phase de transition.

Rien de tel cette année. Les cours ont repris 60% depuis leur bref passage sous les 50 dollars le baril en décembre, et ils évoluent nettement au-dessus de leur niveau de l’an dernier à pareille époque, quand un baril coûtait 63 dollars à Londres, et un peu plus de 64 dollars à New York.

Dernier facteur haussier, les investisseurs cherchent à déterminer l’impact que pourrait avoir sur les infrastructures pétrolières du golfe du Mexique la tempête tropicale Humberto, qui avait touché terre jeudi sur le Texas et la Louisiane sous forme d’un ouragan de catégorie 1 (sur une échelle de 5).

A Port-Arthur (Texas), trois raffineries ont été fermées.

Pour l’heure, les prix continuent de grimper apparemment sans entrave.

 13/09/2007 20:32:53 – © 2007 AFP