Il ressort de statistiques officielles que les disponibilités totales en
gaz naturel ont régressé, en 2006, à 3.929 millions de mètres cubes, niveau
en baisse de 6,5% par rapport à 2005. Ce recul de la production s’explique
par deux baisses.
La première concerne la production nationale qui est revenue de 2.343
millions à 2.149 millions de mètres cubes suite, notamment, à la forte
baisse des quantités produites à partir du gisement Miskar.
Ce gisement, qui continue à assurer la majeure partie de la production avec
1.719 millions de mètres cubes, bénéficiera des nouveaux investissements de
British Gas, environ 500 millions de dollars destinés à financer le maintien
en production du gisement.
La seconde baisse est perceptible à travers le recul des achats de gaz
algérien qui sont revenus, d’une année à l’autre, de 567 millions à 503
millions de mètres cubes.
Conséquence, la redevance totale perçue au titre du gazoduc transcontinental
a accusé un léger recul de 1,3%.
Ce recul de la production, pour peu qu’il se poursuive, risque de
compromettre la mise en œuvre de la stratégie de maîtrise de l’énergie.
Pour mémoire, la STEG, intermédiaire public d’électricité et de gaz,
s’emploie à raccorder, d’ici 2009, 500 mille foyers au gaz naturel, énergie
retenue comme peu coûteuse.
L’enjeu est de taille lorsqu’on sait que le département de l’énergie table
sur cette reconversion au gaz naturel pour économiser un million de
bouteilles de butane importées en devises et de réduire les compensations
accordées par l’Etat de quelque 1,4 million de dinars.
En dépit de cette régression, les perspectives s’annoncent bonnes.
D’importants investissements sont engagés pour accroître la production
nationale de gaz. Idem pour la redevance de gaz perçue sur le transit du gaz
algérien via la Tunisie. La tendance est désormais à son accroissement.
Trois projets structurants méritent d’être cités à ce propos. Primo, il
s’agit du nouveau projet gazier Hasdrubal (production de gaz, de gaz de
pétrole liquéfié (GPL) et de condensas (hydrocarbure à l’état gazeux). Le
coût global de ce dernier projet qui sera développé «fifty – fifty» entre
l’Entreprise tunisienne des activités pétrolières (ETAP) et Bristish Gas
s’élève à 1,2 milliard de dollars.
Les perspectives sont bonnes également pour une meilleure exploitation du
gaz algérien qui transite par la Tunisie. Les algériens sont en négociations
très avancées avec des partenaires européens pour accroître leurs
exportations de gaz naturel par gazoduc. L’augmentation de ces livraisons
via la Tunisie servira, entre autres, à alimenter la méga centrale
électrique qui sera construite à Haouaria.
Le site est unique parce que c’est exactement là que passe le tronçon du
gazoduc Transmed reliant l’Algérie et l’Italie.
La future centrale n’aura donc qu’à se brancher pour avoir du combustible.
Un câble sous-marin de quelques dizaines de kilomètres transporterait
l’électricité produite vers la Sicile que seul un chenal sépare du site.
L’Enel italienne et la Société tunisienne de l’électricité et du gaz (STEG)
ont été chargées de faire une étude «coût-bénéfice» pour la construction de
cette centrale.
Le troisième indice porteur est la tendance de la Tunisie à industrialiser
de l’électroménager fonctionnant au gaz naturel. La Chine est sollicitée
pour aider les Tunisiens à mettre en place une unité pilote de fabrication
de climatiseurs fonctionnant au gaz naturel.
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