[14/09/2007 06:36:16] BRUXELLES (AFP) La France, où la croissance s’essoufle, est attendue de pied ferme par ses partenaires sur la maîtrise de ses déficits lors d’une réunion des ministres européens de l’Economie vendredi et samedi à Porto, où le bilan de la récente crise financière sera aussi tiré. La ministre de l’Economie française Christine Lagarde détaillera vendredi les grandes orientations économique et budgétaire de son pays sur le moyen terme devant l’Eurogroupe, qui réunit les ministres des Finances de la zone euro. Nicolas Sarkozy s’y était engagé en juillet lorsqu’il était venu à Bruxelles expliquer son programme de relance, via une baisse des impôts notamment, et tenter de rassurer ses partenaires inquiets de la dérive des comptes publics de la deuxième économie de la zone euro. Il avait alors promis une mise à jour anticipée du programme de stabilité de la France, trois mois avant la date du 1er décembre normalement imposée aux Etats membres. Dans un document communiqué dès mardi à la Commission, dont l’AFP a obtenu copie, la France confirme, malgré le ralentissement de la croissance, sa prévision de déficit public à 2,4% du produit intérieur brut fin 2007 et 2,3% fin 2008, comme M. Sarkozy s’y était engagé en juillet, contre 2,5% fin 2006. Dans ce document, Paris révise par ailleurs à la baisse ses prévisions de croissance pour 2008 à 2,25% au lieu de 2,5% auparavant, “compte tenu des éléments d’incertitude pesant sur la conjoncture internationale”. La France vise dans ce scénario de croissance un retour à l’équilibre des comptes en 2012 seulement. Les pays de la zone euro se sont engagés en avril à équilibrer leurs comptes publics à l’horizon 2010, mais M. Sarkozy avait demandé à ses partenaires la possibilité de repousser cette échéance à 2012, en fonction de la croissance. Et justement, sur ce terrain, l’horizon s’assombrit pour la France, avec l’impact de la crise financière de l’été et l’euro toujours plus fort qui pèse sur les exportations. Il a battu mercredi un nouveau record face au dollar. Avant de se prononcer sur les prévisions de déficit, la Commission européenne “verra” ce que Mme Lagarde aura à dire à Porto, a dit mardi le commissaire européen chargé des Affaires économiques, Joaquin Almunia. Les ministres se pencheront par ailleurs au Portugal plus largement sur la crise du crédit à risque aux Etats-Unis et ses implications sur l’économie européenne. Mardi, la Commission n’a que légèrement abaissé sa prévision de croissance 2007 pour l’ensemble des 13 pays de la zone euro à 2,5%, contre 2,6% auparavant. Pour la France, en revanche, la correction a été beaucoup plus nette, de 2,4% à 1,9%. “J’espère que cette (réunion) informelle permettra de parvenir à des conclusions communes utiles pour améliorer la situation et aider à restaurer la confiance” des investisseurs, a dit M. Almunia. Les ministres des Finances de l’UE plancheront justement sur un rapport d’experts portant sur la gestion des crises financières, qui avait été commandé avant la crise du “subprime” de l’été mais “sera utile pour aujourd’hui”, a estimé M. Almunia. Enfin, ils parleront de la gouvernance du Fonds monétaire international (FMI) et feront un point sur la candidature de leur candidat, le Français Dominique Strauss-Kahn, qui fait figure de favori pour succéder à l’Espagnol Rodrigo Rato à la tête de l’organisation. Il est en concurrence avec l’ancien gouverneur de la banque centrale tchèque Josef Tosovsky, soutenu par la Russie. |
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