[14/09/2007 11:13:04] LONDRES (AFP) La banque britannique Barclays a dit vendredi être prête à se retirer de la bataille pour l’achat de la néerlandaise ABN Amro, également convoitée par le consortium emmené par Royal Bank Scotland (RBS), si une transaction ne peut être conclue “dans de bonnes conditions”. “Nous avons toujours dit très clairement que les conditions d’une fusion devaient correspondre à nos critères économiques, qui sont très élevés (…) et nous avons promis à nos actionnaires de ne jamais perdre de vue la réalité économique dans la recherche de cette fusion”, a déclaré le directeur général de Barclays, John Varley, devant l’assemblée générale extraordinaire des actionnaires du groupe devant statuer sur le projet de fusion. “Et pour être franc, cela veut dire que nous sommes préparés à nous retirer si nous ne pouvons conclure une transaction dans des conditions satisfaisantes”, a-t-il ajouté. Le directeur général a reconnu au passage que la valeur de l’offre de son groupe, composée aux deux tiers en actions, était actuellement “inférieure de 5 euros et demi” par titre au prix proposé par RBS et ses alliés Fortis et Santander, composé à 90% en numéraire. Au cours de clôture de jeudi, l’offre de Barclays atteignait péniblement les 62 milliards d’euros, quand celle de RBS s’élevait à 71 milliards d’euros, chiffre sans précédent dans le secteur. Mais il a argumenté que la baisse de la valeur de l’offre de Barclays durant l’été n’avait fait que refléter la chute des valorisations boursières des banques européennes, liée à la crise du crédit, et a affirmé qu’elle rebondirait “quand les choses reviendraient à la normale sur les marchés”. Et selon lui, la composition majoritairement en actions de son offre constitue une forme de protection pour les actionnaires de Barclays contre le risque de surpayer ABN Amro, dans la mesure où elle suivait les fluctuations des cours de Bourse du secteur, laissant entendre qu’il était exclu de la modifier. L’offre de Barclays sur ABN Amro expire le 4 octobre, a-t-il rappelé, appelant une nouvelle fois les actionnaires de la banque néerlandaise à y souscrire. Par ailleurs, John Varley a assuré que le consortium constitué par sa compatriote RBS, la belgo-néerlandaise Fortis et l’espagnole Santander “faisait face à des incertitudes” et que “le résultat était loin d’être acquis”, même si sa contre-offre représentait aujourd’hui une prime de 8% par rapport au cours d’ABN Amro. M. Varley a expliqué que le fait que le cours de la banque néerlandaise évolue au-dessous du prix proposé par le consortium signalait que les marchés “qui se trompent rarement dans ce genre de cas” doutaient de sa réussite finale, sans quoi le cours aurait rejoint le prix offert. Le quotidien britannique The Times avait affirmé au début du mois que le consortium pourrait invoquer la crise des marchés financiers pour tenter de revoir à la baisse son offre sur ABN Amro. Le patron exécutif de Barclays a par ailleurs affirmé que son groupe ne resterait pas isolé en cas d’échec de sa tentative de rachat d’ABN Amro, rappelant que ses partenariats conclus récemment avec le chinois China Development Bank et la firme d’investissement singapourienne Temasek continueraient “quelle que soit l’issue” de la bataille pour ABN Amro. |
||
|