Le baril de pétrole ne peut pas rester à 80 dollars, selon l’Opep

 
 
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Le secrétaire général de l’Opep Abdallah el-Badri à Vienne le 11 septembre 2007 (Photo : Dieter Nagl)

[14/09/2007 14:26:32] VIENNE, 14 sept 2007 (AFP) Le prix du baril de pétrole n’est pas appelé à rester à son niveau record de 80 dollars car celui-ci ne reflète pas les fondamentaux de l’économie, a déclaré vendredi le secrétaire général de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), Abdallah el-Badri.

“Je ne crois pas que les 80 dollars (le baril) vont durer (car) les fondamentaux ne soutiennent pas ce prix”, a-t-il déclaré dans une conférence de presse au siège du cartel à Vienne.

M. el-Badri a précisé qu’il jugeait le cours actuel du baril “trop élevé”, tout en soulignant que l’Opep, dont les douze pays membres assurent un peu moins de 40% de la production mondiale, ne fixait plus d’objectif de prix.

Le prix du baril de “sweet light crude” a dépassé pour la première fois la barre des 80 dollars à New York cette semaine malgré l’annonce mardi par l’Opep d’une augmentation de 500.000 barils par jour de sa production à partir du 1er novembre.

M. el-Badri a avoué que le cartel s’interrogeait sur les raisons de cette envolée, malgré l’approche de la saison des ouragans dans le golfe du Mexique et la fonte des stocks américains de brut début septembre.

M. el-Badri n’a pas exclu que le cartel décide d’une nouvelle augmentation de sa production lors de ses prochaines rencontres en novembre et en décembre.

“Nous n’apprécions pas de voir des prix très élevés”, a-t-il confié.

L’Opep a révélé vendredi que le prix du “panier” de douze bruts mondiaux qui lui sert de référence avait battu jeudi pour le second jour de suite son record historique à 74,64 dollars le baril.

Le prix du panier, qui est toujours publié avec un jour ouvré de décalage, avait augmenté la veille de 0,92 dollar, atteignant 74,21 USD et battant de 0,54 USD son précédent record de 73,67 USD établi le 20 juillet.

Dans son rapport mensuel publié vendredi, l’Opep a maintenu quasiment inchangées ses anticipations de hausse de la demande mondiale pour 2007 et 2008, tablant sur une progression de 1,51%, puis 1,57% respectivement.

“La demande mondiale en 2007 devrait progresser de 1,3 million de barils par jour, ou 1,5%, globalement inchangé par rapport (aux prévisions du) rapport de juillet”, a estimé le cartel, sur la base d’un hiver “normal”.

La demande mondiale devrait se monter à 85,72 millions de barils par jour en 2007, et à 87,07 millions de barils par jour en 2008, selon l’Opep.

L’Agence internationale de l’énergie avait pour sa part révisé cette semaine à la baisse ses prévisions mondiales de consommation pour 2007 et 2008 à 85,9 et 88 millions de barils par jour et indiqué qu’elle pourrait encore les réviser une fois connues les conséquences de la crise des “subprime”.

L’Opep a toutefois souligné qu’elle maintenait “inchangées” ses prévisions de croissance économique mondiale pour 2007 et 2008″ et qu’il était “trop tôt” pour mesurer l’impact de la crise financière.

“Beaucoup dépendra des gestes monétaires pour alléger les tensions provoquées par un coût plus élevé du capital”, note l’Opep dans son rapport, en soulignant que “tous les yeux sont braqués sur la réunion de la Fed le 18 septembre” où une baisse des taux directeurs américains est attendue.

Le cartel estime que la demande de brut lui étant adressée s’élèvera à 31,0 millions de barils par jour en moyenne en 2007, en hausse de 100.000 barils, pour se redescendre à 30,8 millions en 2008.

 14/09/2007 14:26:32 – © 2007 AFP