La Tunisie, à l’instar de beaucoup d’autres pays importateurs, subit de
plein fouet la conséquence de l’envolée des cours mondiaux des principaux
produits de base, avec pour corollaire, la baisse du niveau de vie,
l’inflation et le déficit de la Caisse générale de compensation…
En effet, le prix du blé a franchi de nouveaux seuils historiques, après
celui enregistré en 1996, sur le marché parisien à terme du blé meunier,
dépassant le seuil psychologique de 250 euros/tonne ; la progression a
dépassé 130% depuis 2006.
De son côté, le blé de Chicago a battu le mercredi 29 août 2007 son record
historique de 1996 de 7,50 US $ le boisseau…
La Tunisie, qui demeure un pays importateur avec un déficit commercial, a
naturellement subi l’impact négatif de ces hausses, car sur la base d’un
échantillon de produits échangés représentant 28% du total des exportations
et 34% des importations, le déficit commercial s’est aggravé en 2006 de 332
millions de DT, ou de 8% par rapport à la
situation de stabilité des prix desdits produits exprimés en dinars
tunisiens.
L’impact des produits énergétiques serait de 118 millions de DT, et celui
des autres produits de 214 millions de DT. Pour l’énergie, la Tunisie étant
à la fois un pays exportateur et importateur, elle dégage une plus-value
pour les exportations de 407,9 millions de DT, surtout pour le pétrole brut
de 328,1 MDT, mais cela ne permet pas de compenser l’effet négatif de la
hausse des importations estimées à 525,4 MDT.
Le détail des effets de la hausse des importations s’établit comme suit :
148,8 MDT pour le pétrole brut, 146,2 MDT pour le gas-oil, 59,3 MDT pour le
fuel-oil et 57,9 pour le gaz naturel.
Hors énergie, l’effet positif de l’accroissement des produits exportés est
globalement de 210,3 MDT, avec 98.3 MDT pour l’huile d’olive, 25,9 mDT pour
les produits de la mer, 29,7 MDT pour l’acide phosphorique, 24,5 DT pour le
ciment.
Toutefois, avec une balance commerciale déficitaire, la Tunisie n’arrive pas
à atténuer l’impact de l’envolée des produits importés de 424,5 MDT,
particulièrement le cuivre avec 123,8 MDT, les céréales (67,7 MDT) et le
sucre (67, 6 MDT), ce qui pose le problème de reforme de la Caisse Générale
de Compensation, surtout avec l’évolution du niveau de vie des Tunisiens et
afin de réduire le gaspillage de certains produits, notamment la farine ou
la surconsommation du sucre.
Certains spécialistes estiment que la Tunisie devrait rationaliser la
consommation de certains produits, via une augmentation graduelle des prix
et leur alignement sur les prix réels, sinon le risque d’un déficit
grandissant est très sérieux, ce qui relancera l’inflation. Bien entendu, un
choix difficile à faire.
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