[15/09/2007 07:38:00] PHUKET (AFP) Le Club Méditerranée monte en puissance en Asie, où il compte donner des goûts de luxe à une clientèle à fort pouvoir d’achat, sur un marché touristique en plein essor qui s’est remis progressivement du tsunami de 2004. Présent en Asie depuis 1973, le Club Med entend profiter de la prospérité croissante de la zone en ciblant son offre, axée sur le “haut de gamme à la carte”, sur les familles et les couples, à l’instar de la recette appliquée en Europe et en Amérique. Alors que l’activité du Club Med avait pâti du raz-de-marée en décembre 2004, qui avait endommagé son village de Phuket (Thaïlande) et deux autres aux Maldives, la clientèle est de retour. Avec 204 millions d’euros attendus cette année, le chiffre d’affaires dépasse le niveau d’avant le tsunami. “Il y a trois ans, le tsunami a profondément affecté la région et le tourisme, mais ses traces sont désormais effacées”, a commenté vendredi à Phuket son PDG Henri Giscard d’Estaing, lors de la présentation de la stratégie du groupe en Asie. “L’Asie est la région qui connaît aujourd’hui la plus forte croissance”, a-t-il ajouté. Le potentiel de clients aisés à séduire en Asie est évalué par le Club Med à 26 millions de personnes. Pour l’heure, l’exploitant de villages de vacances attend cette année 210.000 clients dans la région, qui représente 15% de son chiffre d’affaires global. Un chiffre en hausse de 14% par rapport à 2003, après une baisse de 30.000 en 2005. Dès février 2005, le village de Phuket avait partiellement rouvert avec, pour commencer, une douzaine de clients. Lors du raz-de-marée, les clients avaient pu être évacués à temps, se réfugiant dans un monastère bouddhiste situé sur une colline. Seul un collaborateur français avait trouvé la mort. Symbole de la montée en gamme en Asie, le village de Phuket, dont le rez-de-chaussée a été endommagé par le tsunami, a été non seulement remis en état, mais rénové pour un coût de 8 millions d’euros, comptant désormais 297 chambres, dont 12 suites et 96 chambres de luxe. Au total, le Club Med a investi plus de 35 millions d’euros pour rénover ses villages en Asie-Pacifique, où il en compte neuf après en avoir fermé cinq qui ne correspondaient plus aux normes de haut de gamme. Il étudie l’implantation de nouveaux villages, notamment dans le sud du Vietnam et le nord de la Chine. Les clients japonais du “top 4” (les 4% de foyers aux revenus les plus élevés) sont les plus dépensiers, déboursant en moyenne 11.470 dollars pour un séjour, alors que les Chinois de cette catégorie se contentent de 3.970 dollars et les Français de 6.000 dollars, selon des études présentées par le Club Med. Amateurs de courts séjours, la durée moyenne de vacances passées par les Japonais n’a été que de 6,5 jours en 2004, en hausse de 1,3% par rapport à 1999, contre 22 jours pour les Australiens ou les Français. “Les Japonais sont réticents à prendre des jours de congés, le travail est une valeur fortement ancrée dans leur culture”, a commenté Olivier Horps, directeur marketing de l’Asie-Pacifique du Club Med. Au Japon, un “marché mature”, le Club Med compte relancer sa marque, qui y pâtit d’une “image un peu vieillotte”, de l’aveu même de ses responsables. Les “seniors actifs” seront une des cibles privilégiées de cette relance. Toutefois, “numériquement, le plus grand potentiel est celui du marché chinois”, a relevé Henri Giscard d’Estaing. Il est évalué à 12 millions de clients, soit autant que pour l’Europe. |
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