[16/09/2007 20:37:07] AMSTERDAM (AFP) La banque néerlandaise ABN Amro, au centre de la plus grande opération de fusion jamais effectuée dans le monde financier, a confirmé dimanche sa neutralité face aux offres rivales de la britannique Barclays et du consortium conduit par Royal Bank of Scotland. Toutefois, le président d’ABN Amro, Rijkman Groenink, a estimé dans la soirée que le rachat de la banque néerlandaise par Barclays ne se ferait “probablement pas”. Plus tôt dans la journée, ABN Amro a publié un communiqué confirmant sa neutralité, à quatre jours d’une assemblée générale consacrée à ce rachat. “Le Conseil de direction d’ABN Amro et le Conseil de surveillance s’abstiennent de recommander l’une ou l’autre des offres aux actionnaires”, a indiqué la banque. “ABN Amro va continuer à discuter avec Barclays et avec le consortium pour faciliter la levée de certaines incertitudes”, a ajouté la banque. “C’est assez conforme à ce à quoi nous nous attendions”, a commenté pour l’AFP une porte-parole de RBS à Londres. Barclays s’est refusée à tout commentaire. La neutralité d’ABN Amro était attendue par les analystes. En juillet, la banque néerlandaise avait adopté la même position. Toutefois, dans une déclaration à la télévision néerlandaise NOS diffusée dans la soirée, le président d’ABN Amro s’est montré sceptique sur les chances de Barclays. “Nous devons vraiment assumer que les marchés ne vont pas changer dans les semaines qui viennent, et en conséquence les chances que les actions Barclays montent assez pour dépasser l’offre du consortium sont plutôt faibles”, a déclaré M. Groenink. Interrogé sur le point de savoir s’il pensait que la prise de contrôle par Barclays pourrait réussir, il a répondu: “Probablement pas”. Une assemblée générale extraordinaire des actionnaires est prévue jeudi à Rotterdam, dans le sud-ouest des Pays-Bas. Elle devrait vraisemblablement soutenir l’offre du consortium, selon les analystes. Barclays avait proposé au printemps de racheter ABN Amro, avec l’accord initial de cette dernière, mais la banque néerlandaise a ensuite fait l’objet d’une surenchère d’un consortium composé d’une autre banque britannique, Royal Bank of Scotland (RBS), de la belgo-néerlandaise Fortis et de l’espagnole Santander. ABN Amro avait du coup retiré son soutien à Barclays le 30 juillet, estimant n’être “pas en position” de recommander l’une ou l’autre des offres de rachat la concernant. Le ministère néerlandais des Finances pourrait donner lundi son assentiment à l’offre de rachat présenté par le consortium RBS/Fortis/Santander, a rapporté vendredi le Wall Street Journal Europe, citant des sources proches du dossier. L’offre du consortium valorise ABN Amro à 71,1 milliards d’euros. L’offre de Barclays était évaluée par la banque britannique à 67,5 milliards d’euros lors de l’annonce le 23 juillet. Elle a depuis perdu plusieurs milliards d’euros en raison du recul du titre Barclays en bourse. Vendredi, l’assemblée générale des actionnaires de Barclays a approuvé le projet de rachat d’ABN Amro, mais la direction du groupe s’est à nouveau efforcée d’être rassurante, promettant qu’elle ne mènerait à bien ce projet que si elle pouvait le faire dans de “bonnes conditions” et qu’elle n’hésiterait pas à y renoncer dans le cas contraire. La direction de Barclays a au passage reconnu que la valeur de l’offre de son groupe, composée aux deux tiers en actions, était actuellement “inférieure de 5 euros et demi” par titre au prix proposé par RBS et ses alliés, composé à 90% en numéraire. |
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