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Des chiffres qui donnent à réfléchir. Je rejoins
votre analyse, et je pense que c’est un vrai problème avec d’énormes enjeux.
Étant moi-même un ingénieur en début de carrière en France, je me permets
quand même de rapporter quelques corrections aux chiffres que vous avez
rapportés.
Pour l’année 2007, les salaires BRUTS d’embauches en France sont de l’ordre
de 32 k€ annuel en moyenne pour l’industrie (TIC comprises), et 37 k€ dans
le secteur de la finance. Ce qui donne un revenu NET mensuel de 2150 € pour
l’industrie et 2500 € pour la finance, sans compter les impôts… Cela
étant, ces chiffres –même corrigés et même rapportés au pouvoir d’achat et
au niveau de vie- ne remettent pas en cause le fait que les salaires des
ingénieurs en Tunisie ne sont pas en mesure à l’heure actuelle de
concurrencer l’offre des pays du Golfe et de l’Europe.
Les rémunérations des cadres tunisiens sont en deçà de celles pratiquées
partout dans le monde et pas forcément dans les pays les plus riches. Et
c’est justement là que se trouve le malaise. Pour ne citer qu’un exemple
concret, j’ai côtoyé beaucoup de Marocains pendant mes études et nous avons
évoqué ce problème plusieurs fois (la fameuse question : Quand est-ce que je
rentre au bled ?). Au Maroc, le secteur public (Ex : l’Office National de
l’Electricité, l’Office Chérifien du Phosphate…) embauche en moyenne à 8000
DHM par mois (1300 DT) avec des avantages en nature (voiture de fonction,
aide au logement…etc.).
Quant au privé, c’est de l’ordre de 15000 DHM par mois (2400 DT!!). Des
chiffres qui donnent à réfléchir quand on les rapporte au niveau de vie des
deux pays. Quels sont les salaires d’embauche des ingénieurs à la S.T.E.G, à
la C.P.G.? Au privé ? Existe-t-il réellement une vraie volonté pour
exploiter les compétences tunisiennes à l’étranger ? Sans mauvaise foi, si
j’étais Marocain, je serais au bled aujourd’hui.
Respectueusement,
Brahim
Réaction à l’article :
Le salaire des cadres
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