Les investissements chinois dans la construction d’usines, dans l’immobilier
et autres genres d’actifs urbains viennent de s’envoler de près de 27% au
cours des huit premiers mois de l’année par rapport à la même période de
l’an 2006. Il s’agit de la somme phénoménale de 880 milliards de dollars,
selon le bureau national chinois des statistiques.
Ce qui est assez rigolo, c’est que tout cet argent qui coule à flots grâce
aux exportations chinoises rend très difficile l’obligation du gouvernement
chinois de contenir ces immenses investissements qui ne font qu’affoler les
prix de l’immobilier, avec tout ce qu’il y a derrière : les niveaux
artificiels qui encouragent la spéculation, les déséquilibres sociaux, les
risques de propagation inflationniste…
Gérer l’abondance est souvent aussi difficile que gérer les crises et les
pénuries… mais nous n’allons évidemment pas nous lamenter sur le sort des
Chinois ! D’abord parce qu’il pire, n’est-ce pas ?!! Et puis, parce que
cette réussite extraordinaire n’est en grande partie que le fruit de la
nonchalance des Chinois vis-à-vis des règles. Et vous pouvez le comprendre
de toutes les manières qui vous conviennent ; c’est-à-dire le genre de
nonchalance qui laisse libre cours à la créativité et l’audace, aussi bien
que le genre qui implique le non respect des conventions internationales.
Mais il faut convenir que les Chinois ont quand même un peu raison sur ce
point : personne ne respecte vraiment les règles. Regardez, par exemple, les
accords de Kyoto qui ont pourtant une importance capitale pour l’avenir de
la planète… Eh bien, les plus grands ne les ont même pas signé et les plus
‘’petits’’ disent des choses et en font d’autres, si vous voyez ce que l’on
veut dire. De fait, la différence entre les Chinois et les autres, c’est que
les autres sont un peu plus discrets et, surtout, qu’il ne s’agit pas des
quantités astronomiques de la production chinoise.
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