[17/09/2007 19:22:09] LONDRES (AFP) Le gouvernement britannique a apporté lundi sa garantie à la banque Northern Rock, pour tenter de mettre fin à l’hémorragie de sa clientèle et de ses fonds, tandis que cette dernière a assuré qu’elle travaillait à une solution, qui pourrait être de se vendre à un concurrent. En dépit des appels au calme du patron de la banque, Adam Applegarth, et des autorités, les épargnants se sont encore précipités lundi dans les succursales de la banque à travers le pays, dès l’ouverture des guichets, tandis qu’à la Bourse de Londres, l’action du groupe a poursuivi son effondrement, chutant encore de 35,45% à 282,75 pence. Le cours du groupe a même touché à la mi-journée un plus bas depuis le début de sa cotation en 1997 à 257,25 pence, et la valeur boursière de Northern Rock a fondu de 55,75% depuis jeudi, tombant à 1,19 milliard de livres, soit 1,72 milliard d’euros. Selon la BBC, plus de deux milliards de livres ont déjà été retirés des caisses de Northern Rock, soit plus du douzième des dépôts sous sa garde, depuis qu’elle a dû faire appel jeudi en urgence à la Banque d’Angleterre (BoE) pour se refinancer. Northern Rock, spécialisée dans le crédit immobilier, n’arrivait plus en effet à emprunter d’argent auprès des autres banques, devenant ainsi la première victime majeure en Europe de la contraction du crédit. Les autres établissements, auprès desquels Northern Rock finançait ses emprunts à hauteur de 75%, ne voulaient plus lui prêter de liquidités, s’inquiétant de sa possible exposition au marché des prêts immobiliers à risque aux Etats-Unis (“subprime”). Accusé par l’opposition d’avoir contribué à ce scandale en encourageant la spéculation immobilière et d’avoir assis la croissance britannique sur une “montagne de dettes” depuis l’arrivée au pouvoir du Labour en 1997, le gouvernement a tenté de reprendre les choses en main lundi soir, en garantissant que l’épargne des clients de Northern Rock serait remboursée s’il le fallait sur ses propres deniers et qu’ils n’avaient pas à s’inquiéter. En accord avec le gouverneur de la Banque d’Angleterre (BoE) et la FSA, l’autorité des marchés financiers, le ministre des Finances Alistair Darling a indiqué en personne que “tant que durera l’actuelle instabilité financière”, les clients de Northern Rock pourront continuer à retirer leur épargne, mais qu’ils pourront aussi l’y laisser et qu’elle y sera “protégée et en sécurité”. De son côté, le groupe a assuré qu’il recherchait activement une solution pour assurer la pérennité de ses activités, alors que selon des analystes, un rachat par un concurrent semble la meilleure des solution pour assurer son financement et ramener la confiance des clients. Northern Rock a déclaré dans un communiqué diffusé après la clôture de la Bourse qu’il n’était actuellement en discussion avec aucun repreneur potentiel, mais qu’il passait en revue “toutes ses options stratégiques” et qu’il agirait dans le meilleur intérêt de ses clients et actionnaires. Selon le Financial Times et le Daily Telegraph, le groupe est en quête active d’un repreneur, avec l’appui de la Banque d’Angleterre qui s’est engagée à garantir le financement de Northern Rock quel qu’en soit l’acquéreur. Les deux quotidiens ont écrit que la BoE avait fait échouer il y a une semaine une offre de rachat de la banque émanant de sa concurrente Lloyds TSB, en refusant justement de couvrir ses problèmes de liquidités. La montée au créneau du ministère des Finances est intervenue alors que les économistes commencent à s’inquiéter des possibles répercussions de cette crise sur l’économie britannique. Selon Howard Archer, du cabinet Global Insight, “les images répétées de personnes faisant la queue pour retirer leurs économies pourraient alimenter les craintes que d’autres établissement financiers soient affectés, et augmenter l’inquiétude générale sur l’économie”. Le mouvement qui a incité depuis vendredi des milliers de clients de la banque britannique Northern Rock à se rendre dans les agences pour vider leur compte est un exemple de panique bancaire, observé en depuis la crise de 1929. |
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