[17/09/2007 15:38:31] RYAD (AFP) Après de longues tractations, l’Arabie saoudite, l’un des plus gros clients de l’industrie d’armement britannique, a signé avec la Grande-Bretagne un contrat de près de neuf milliards de dollars pour l’achat de 72 avions de chasse Eurofighter Typhoon. Le groupe d’armement britannique BAE Systems devrait être le principal bénéficiaire du contrat. “Les deux gouvernements ont signé mardi (11 septembre) le contrat pour l’acquisition des (72) avions, d’une valeur de 4,430 milliards de livres sterling (8,85 mds USD)”, a déclaré un porte-parole du ministère saoudien de la Défense dans un communiqué publié par l’agence officielle Spa. Ce contrat avait fait l’objet en décembre 2005 d’un Mémorandum d’entente pour “la modernisation des forces armées saoudiennes, dans le cadre des étroites relations de défense qui lient les deux pays”, a rappelé le porte-parole. Outre l’achat des 72 Eurofighter Typhoon, ce Mémorandum prévoyait “un transfert de technologie, des investissements dans l’industrie militaire en Arabie saoudite et la formation de Saoudiens dans le domaine de l’aviation”, a-t-il poursuivi. En août 2006, les deux gouvernements étaient parvenus à “un accord sur les principes commerciaux” de l’achat des 72 appareils. Le Financial Times avait alors indiqué que la commande représenterait un montant total supérieur à 10 mds de livres (plus de 15 mds euros), soit 5,4 mds de livres pour la vente des Eurofighters et plus 5 mds de livres pour les missiles dont ils seront équipés et la maintenance initiale. Le quotidien avait affirmé que BAE pourrait obtenir 10 mds de livres supplémentaires pour la maintenance à long terme des appareils, mais que les Saoudiens pourraient souhaiter la confier à des entreprises locales. Mais le porte-parole saoudien a affirmé lundi que Ryad avait acheté les 72 avions au même prix que celui pratiqué pour la vente de ce type d’appareil à l’armée de l’air britannique. Il n’a pas précisé le prix unitaire. Ce nouveau contrat s’inscrit dans la droite ligne du méga-contrat d’armement Al Yamamah signé par l’Arabie avec BAE Systems en 1985. Les Eurofighters remplaceront les Tornado livrés à l’époque. Al Yamamah est à l’origine d’une controverse en Grande-Bretagne en raison de rumeurs de corruption. Soupçonné par la justice britannique d’avoir versé des commissions à des membres de la famille royale saoudienne, BAE Systems a fait l’objet d’une enquête en Grande-Bretagne, mais celle-ci a été abandonnée au nom de “l’intérêt national” fin 2006 sur décision du gouvernement britannique. Le nouveau contrat est le plus important remporté hors de ses pays d’origine par le chasseur Eurofighter, commun à la Grande-Bretagne, l’Allemagne, l’Espagne et l’Italie. L’appareil est construit par un consortium européen formé par BAE Systems, le groupe franco-germano-espagnol EADS et l’italien Alenia/Finmeccanica. Après la conclusion en août 2006 de l’accord sur les aspects commerciaux et financiers de la vente, une source proche du consortium européen avait prédit que le contrat définitif serait signé pour fin 2006. Le fait qu’il ait fallu presque neuf mois de plus donne un aperçu de l’âpreté des négociations. L’annonce de la signature est survenue avant une visite officielle de trois jours, à partir du 30 octobre, du roi Abdallah d’Arabie saoudite en Grande-Bretagne. L’Arabie, qui entretient d’étroites relations avec la Grande-Bretagne, est l’un des principaux clients de l’industrie d’armement britannique. Pour leur part, les Etats-Unis ont annoncé fin juillet qu’ils s’apprêtaient à fournir pour quelque 20 mds de dollars d’armements à l’Arabie pour contrer les menaces de l’Iran. |
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