Pays-Bas/ABN Amro : feu vert du gouvernement au rachat par le consortium RBS

 
 
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Une agence d’ABN Amro à Anvers en Belgique (Photo : Michel Wiegandt)

[17/09/2007 19:53:38] LA HAYE (AFP) Les Pays-Bas ont donné lundi leur feu vert au rachat d’ABN Amro, première banque du royaume, par un consortium de trois banques conduit par la britannique Royal Bank of Scotland, comme il l’avait accordé à l’offre rivale de la britannique Barclays.

“Aujourd’hui, le ministre néerlandais des Finances, sur l’avis de la Banque centrale néerlandaise, a donné sa déclaration de non objection à Fortis, RBS (Royal Bank of Scotland, ndlr) et Santander”, indique Fortis dans un communiqué.

“C’est un pas important pour finaliser l’offre des banques sur ABN Amro”, poursuit la banque belgo-néerlandaise.

ABN Amro pour sa part, “prend note de la déclaration de non objection”, souligne sa direction dans un communiqué.

La déclaration de non objection du ministère des Finances est assortie d’un certain nombre de “conditions et exigences”. Le ministère exige par exemple que le consortium assure la continuité avec la direction actuelle d’ABN Amro, afin que le groupe puisse continuer d’accomplir ses tâches.

Le ministère souligne la responsabilité de RBS dans la gestion courante d’ABN Amro, en attendant que le groupe néerlandais soit partagé entre les trois membres du consortium.

Le ministère impose au consortium de ne pas effectuer de changement d’envergure à la structure d’ABN Amro tant qu’il n’aura pas acquis assez de maîtrise du fonctionnement de ce groupe, afin de ne pas entraver ses activités.

Les consortium devra églement soumettre à la Banque nationale des Pays-Bas, dans un délai de deux mois, un plan détaillé de la partition d’ABN Amro, et obtenir son approbation pour chaque opération de démantèlement du groupe, avant sa mise en oeuvre.

“Les banques sont convaincues qu’elles seront à même de remplir les conditions et exigences”, assure Fortis dans son communiqué.

L’offre du consortium, qui valorise ABN Amro à quelque 71,1 milliards d’euros, est considérée comme favorite par les analystes après que le PDG d’ABN Amro, Rijkman Groenink, a reconnu dimanche que l’offre rivale de Barclays n’allait “probablement pas” réussir.

Dans la presse néerlandaise lundi, il a même estimé qu’en travaillant de concert, les directions de la banque et celles du consortium pourraient “ramener les risques (provoqués par le rachat, ndlr) à un niveau acceptable”.

Formellement, ABN Amro ne recommande aucune des deux offres la concernant. Préférant le maintien de l’ensemble du groupe, la direction d’ABN Amro a refusé de soutenir l’offre du consortium, malgré sa supériorité financière pour les actionnaires.

Légèrement supérieure à 60 milliards d’euros, l’offre de Barclays est bien inférieure à celle du consortium. Que le repreneur soit finalement le consortium ou Barclays, il s’agit d’ores et déjà de la plus grande transaction jamais réalisée dans le secteur.

Après le feu vert du ministre néerlandais, le consortium doit encore recevoir l’aval des autorités de la concurrence européenne, que Barclays a déja obtenu au début du mois d’août.

La semaine dernière, la Commission européenne a annoncé le report au 3 octobre de l’échéance de son enquête sur le projet de rachat par Fortis d’une partie des actifs d’ABN Amro, initialement prévue mercredi 19 septembre.

De son côté, Fortis a annoncé qu’elle avait présenté “un certain nombre de solutions concernant le marché des petites et moyennes entreprises aux Pays-Bas”, sur lequel elle occuperait un position dominante en cas d’acquisition d’ABN Amro.

La Commission a maintenu l’échéance de mercredi pour son verdict concernant les deux autres banques du consortium, l’espagnole Banco Santander et la britannique Royal Bank of Scotland.

 17/09/2007 19:53:38 – © 2007 AFP