[18/09/2007 18:36:14] LONDRES (AFP) Le pétrole a bondi jusqu’à 81,90 dollars le baril mardi à New York, un nouveau record historique, après la décision de la Réserve fédérale (Fed) de baisser son principal taux directeur d’un demi-point de pourcentage à 4,75%. Vers 18H20 GMT, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de “light sweet crude” pour livraison en octobre, prenait 69 cents à 81,26 dollars, se repliant après ses nouveaux sommets. Le baril de pétrole brut avait déjà touché un nouveau record absolu mardi à New York, au-dessus de 81 dollars, grâce aux attentes d’une baisse des taux d’intérêt américains propre à soutenir la demande, et alors que le marché s’affole déjà de la fonte des stocks avant l’hiver. Le baril de “light sweet crude” pour livraison en octobre avait bondi en début d’échanges à 81,24 dollars à New York, un prix jamais vu de mémoire de courtier. Depuis qu’il a passé le seuil des 80 dollars pour la première fois mercredi dernier, le cours du pétrole enfonce record sur record. Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril valait 80,85 dollars, en hausse de 28 cents, vers 10H30 GMT. A la même heure, sur l’Intercontinental Exchange de Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en novembre perdait 11 cents, à 76,87 dollars. Les cours du pétrole sont poussés par la crainte que le marché soit en situation de pénurie au quatrième trimestre, au moment où culmine la demande de produits de chauffage dans l’hémisphère nord. “La chute rapide des stocks mondiaux de brut constitue la toile de fond pour l’offre et la demande”, souligne Kevin Norrish, analyste de la banque Barclays Capital. “Sachant que la demande saisonnière va atteindre un pic et que l’offre des pays non-membres de l’Opep progresse faiblement, les stocks vont semble-t-il continuer à chuter”, prédit-il. La décision de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) de pomper 500.000 barils supplémentaires à compter du 1er novembre n’a pas produit l’effet escompté par le cartel, qui pensait ainsi calmer la flambée des prix. Le marché a accueilli avec scepticisme cette annonce, la jugeant insuffisante et trop tardive au vu de l’état des réserves pétrolières. Dans ce contexte hyper sensible, le moindre élément peut jeter de l’huile sur le feu. Une note de recherche de Goldman Sachs publiée lundi semble ainsi avoir participé à l’escalade des prix : les analystes de la banque ont relevé leur prévision du prix du baril pour fin 2007 à 85 dollars, contre 72 dollars auparavant, “avec des risques importants de pics au-dessus de 90 dollars le baril”. Ils ont également émis une prévision à 95 dollars le baril pour 2008. “Etant donné le rapport très serré entre l’offre et la demande, les acteurs du marché ne seront probablement pas enclins à vendre avant la décision de la Fed”, ajoutent les analystes de Barclays Capital. L’ensemble des marchés financiers ont en effet les yeux rivés sur la Réserve fédérale américaine (Fed) qui devrait annoncer à 18H15 GMT une baisse de son taux d’intérêt directeur, établi à 5,25% depuis juin 2006. Les investisseurs sont partagés quant à l’ampleur de cette baisse, qui pourrait être de 25 ou 50 points de base. Dans tous les cas, les investisseurs semblent penser qu’une baisse des taux pourrait relancer une économie américaine en net ralentissement, voire menacée de récession. Cela dissiperait les craintes de voir ralentir la demande pétrolière du premier consommateur mondial. Deux autres facteurs contribuent par ailleurs à soutenir les cours: d’une part l’activité cyclonique qui dure jusqu’en novembre dans le bassin atlantique, et d’autre part la crainte d’un regain de tensions géopolitiques. La tension avec l’Iran est “à son extrême” en raison de la crise sur le dossier nucléaire, a déclaré lundi le Premier ministre français François Fillon, tout en assurant que la diplomatie avait encore sa place. |
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