Allemagne : le secteur financier se montre plus pessimiste pour la croissance

 
 
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Des courtiers à la Bourse de Francfort le 16 août 2007 (Photo : Martin Oeser)

[18/09/2007 11:50:14] FRANCFORT (AFP) L’inquiétude du secteur financier allemand pour la croissance a encore grandi en septembre, sur fond de crise financière qui persiste, mais les économistes n’y voyaient pas mardi de motif d’affolement.

L’indice de l’institut ZEW, qui compile les attentes du secteur financier pour l’économie allemande à six mois, a chuté de 11,2 points pour tomber à -18,1 points. C’est le deuxième mois d’affilée que l’indice est dans le rouge, ce qui signifie que les experts tablent à présent sur un ralentissement de la croissance.

L’indice était passé en territoire négatif en août, au moment où les turbulences déclenchées par la crise des prêts hypothécaires à risque aux Etats-Unis avait atteint les marchés financiers.

Entretemps, les inquiétudes du secteur financier se sont encore renforcées, alors que la tourmente persiste et que la crainte d’une récession aux Etats-Unis apparaît.

“Le deuxième fort recul du ZEW depuis l’éclatement de la crise du “subprime” montre que les experts interrogés n’excluent pas un débordement de la crise sur la conjoncture allemande”, commente l’institut de Mannheim (Sud-Ouest) dans un communiqué.

Leurs craintes portent particulièrement sur les répercussions d’une récession américaine sur les exportations allemandes, qui constituent un moteur important de la croissance du pays, explique l’institut. Les acteurs du marché financier regardent aussi avec angoisse la poussée de l’euro face au dollar.

Logiquement, ce sont les perspectives pour les banques et les assurances qui sont les plus sombres, mais aussi celles pour le secteur du bâtiment, tandis que les quelque 300 experts interrogés par l’institut restent confiants en ce qui concerne la consommation des ménages.

Ils se montrent aussi plus pessimistes concernant la situation actuelle: cette composante a reculé de 5,8 points à 74,4 points.

Même si les fondamentaux de la première économie de la zone euro restent bons, “l’inquiétude croissante et la perte de confiance due à la crise peut avoir un impact négatif sur la dynamique de la conjoncture”, avertit le président du ZEW, Wolfgang Franz, cité dans le communiqué.

Pour autant, les économistes se montrent peu inquiets du plongeon du ZEW, rappelant qu’il s’agit d’un indice volatil. “Il s’agit d’un baromètre utile de l’état d’esprit des marchés financiers”, mais “nous restons prudents concernant sa qualité comme indicateur concernant l’économie réelle”, explique Martin Lueck d’UBS.

Son homologue de Bank of America, Holger Schmieding, affiche la même prudence : “Le ZEW fournit peu d’indice sur l’importance d’un possible ralentissement de l’économie”.

Par conséquent, les analystes continuent à tabler sur une croissance robuste au troisième trimestre, puis sur un ralentissement en fin d’année et en 2008. Christoph Weil, de Commerzbank, maintient sa prévision d’une hausse du PIB de 1,8% pour 2008, malgré les turbulences sur les marchés financiers. “Le ZEW n’est pas le signal infaillible d’une récession à venir”, fait-il valoir. Fabienne Riefer de Postbank partage la même analyse : ces chiffres “ne signifient pas qu’une récession s’approche en Allemagne (…) Ils montrent toutefois clairement que les risques pour l’expansion économique ont augmenté”.

Les économistes attendent à présent avec impatience la publication de l’indice Ifo le 25 septembre, pour voir s’il y aussi subi un recul important. Ce baromètre, qui mesure le moral des chefs d’entreprise, est considéré comme l’outil le plus fiable pour prendre le pouls de l’économie allemande.

 18/09/2007 11:50:14 – © 2007 AFP