[18/09/2007 18:29:49] PARIS (AFP) Nicolas Sarkozy a dévoilé mardi le coeur de sa “stratégie” sociale en lançant au pas de charge les réformes promises pendant sa campagne, dont la fin des régimes spéciaux de retraite, et en promettant aux syndicats un dialogue, à condition qu’il soit “rapide”. Assouplissement des 35 heures, fusion ANPE-Unédic, fin des mises à la retraite d’office, réforme du contrat de travail, financement de la santé et de la dépendance: le chef de l’Etat a tracé pendant une heure les contours d’un “nouveau contrat social, profondément renouvelé et différent”, destiné à remplacer un système qui “produit plus d’injustice que de justice”. A tous les syndicats qui s’étaient inquiétés de sa volonté de réformer “à la hussarde”, le président a rappelé au Sénat, à l’occasion du 40e anniversaire de l’Association des journalistes de l’information sociale (Ajis), qu’il voulait “conjuguer les nécessités de l’action et la pratique du dialogue social”. Citant le chantier le plus épineux, l’alignement des régimes spéciaux de retraite, Nicolas Sarkozy, approuvé selon les sondages par une majorité de Français, a souligné que “dès demain”, le ministre du Travail Xavier Bertrand allait “entamer des discussions avec tous les acteurs concernés (…) qui ne devront pas excéder deux semaines”, a-t-il précisé. Le ministre définira “les principes communs de l’harmonisation”, qui seront ensuite “déclinés par la négociation, entreprise par entreprise”, selon son calendrier. Ayant, dès sa prise de fonction, affiché sa volonté de mener “toutes les réformes, et en même temps”, le président a prôné la même rapidité pour ses autres chantiers. Ainsi, il travaillera “très rapidement avec les partenaires sociaux” sur l’assouplissement des 35 heures. Pour la réforme du contrat de travail, sur laquelle planchent déjà les partenaires sociaux, il a annoncé une décision du gouvernement “à la fin de l’année”. Sur la fusion de l’ANPE et de l’Unédic, autre promesse de campagne du candidat Sarkozy, il a demandé à sa ministre de l’Economie Christine Lagarde de lui faire des propositions “dans les quinze jours”. Le président a également annoncé que la réforme du système de formation professionnelle, “à bout de souffle”, serait engagée “au cours des toutes prochaines semaines”. Idem pour le financement de la santé, sur lequel le gouvernement doit se positionner “au premier trimestre de l’année prochaine”. Evoquant plus généralement la “méthode” des réformes, M. Sarkozy a souligné qu’il n’était “pas question de laisser les discussions s’enliser”. “Je serai ouvert sur les moyens et la méthode, mais je ne transigerai ni sur les objectifs, ni sur les principes”. Cette “méthode” avait donné lieu il y a quelques jours au premier accrochage public entre Nicolas Sarkozy et son Premier ministre. A François Fillon qui avait annoncé ne plus attendre que le feu vert de l’Elysée pour lancer la réforme des régimes spéciaux, le président avait sèchement répliqué: “un peu de méthode ne nuit pas à la solution d’un problème”. Mardi, le chef de l’Etat a une nouvelle fois voulu démontrer qu’il était seul maître du calendrier des réformes en martelant le “je”. Il a rendu un hommage appuyé à Xavier Bertrand, présent dans la salle, mais n’a cité François Fillon –absent– qu’une fois, en tant que père de la réforme de 2003 sur les retraites. |
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