[19/09/2007 15:07:52] LONDRES (AFP) La situation de la banque britannique Northern Rock était stabilisée mercredi, malgré son avenir toujours incertain, mais l’heure était aux critiques rétrospectives, visant surtout la Banque d’Angleterre et sa supposée lenteur à aider cette banque. Northern Rock, spécialisée dans l’immobilier et très dépendante des prêts de ses consoeurs, a été victime de l’actuelle crise du crédit et a dû faire appel en urgence à la Banque d’Angleterre jeudi dernier. Cela a provoqué une panique de la clientèle, que seule la promesse du gouvernement que toute leur épargne serait garantie sur les deniers publics a commencé à calmer lundi. Plus aucune file d’attente n’est visible devant Northern Rock, mais son action a fait du yoyo à la Bourse de Londres, où elle a évolué mercredi entre +9,5% et -19,5%. La baisse a été provoquée par des ventes massives de ses principaux actionnaires, Baillie Gifford, société de gestion d’actifs basée en Ecosse qui a vendu ses 5,98%, et la banque Lloyds TSB qui a fortement abaissé sa part à 3,9%. De surcroît, la rumeur d’une “vente-flash” de l’entreprise à prix bradé à des concurrentes a pesé sur le prix. Mais de sources proches du dossier, celles-ci, HBOS et Lloyds TSB, n’ont aucune intention actuellement d’acheter Northern Rock. “Si nous pouvons nous en remettre et calmer les marchés nous comptons nous reconstruire”, a déclaré dans le Financial Times (FT) le président de Northern Rock Matt Ridley. “S’il y a d’autres options nous les envisagerons aussi”, a-t-il commenté, faisant allusion à une vente, option préférée des analystes. La Banque d’Angleterre et son gouverneur Mervyn King pourraient faire les frais de toute cette affaire. M. King, laissant à leurs problèmes les “emprunteurs mal avisés”, avait refusé de suivre la BCE européenne et la Fed américaine quand elles avaient injecté des milliards dans leurs systèmes bancaires au mois d’août pour éviter la paralysie. Ce flegme lui avait d’abord plutôt valu des louanges. Mais il aurait tourné à la raideur lorsque Northern Rock est venue plaider sa cause, et l’autorité des marchés financiers (FSA) a dû s’y reprendre à plusieurs fois pour que la BoE accepte de jouer son rôle de prêteur en dernier ressort, selon le FT de mercredi. M. King ne voulait apparemment pas accepter que les prêts de la BoE soient garantis sur de simples crédits immobiliers. Or, nouveau revirement, non seulement la BoE a fini par aider Northern Rock, mais elle a annoncé mercredi qu’elle allait à son tour injecter des milliards de livres (au moins dix) dans le circuit bancaire au cours des prochaines semaines, cette fois avec des garanties élargies aux emprunts immobiliers qu’elle refusait jusque-là. M. King et d’autres membres de la BoE seront entendus jeudi par la Commission des Finances, une audition prévue de longue date. La séance pourrait être rude. Le conservateur Michael Fallon s’est déjà indigné de ces “inversions de vapeur”. “Nous voulons qu’on nous explique comment la quatrième économie mondiale a pu connaître une panique digne de la République de Weimar ou du Zimbabwe”, a-t-il dit. M. King, dont un renouvellement de mandat doit être décidé en 2008, a reçu mardi une déclaration de confiance de la part du Premier ministre Gordon Brown, sous la forme d’un communiqué. Mais le ministre des Finances Alistair Darling a ostensiblement éludé une question à son sujet. Les critiques pourraient aussi atteindre le gouvernement, alors que débutent au Royaume-Uni les congrès annuels des trois principaux partis. Le conservateur George Osborne, chancelier du cabinet-fantôme, a accusé M. Darling “d’avoir laissé survenir une panique bancaire dont on ne se rappelle pas de précédent, en passant quatre jours dans l’indécision et la confusion”. |
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