Quelle est la place de la Tunisie dans le créneau tant convoité
aujourd’hui par les pays émergents, l’externalisation des services à valeur
ajoutée ? Nous avons contacté un connaisseur du phénomène.
En effet, M. Mustapha Mezghani, le Senior Executive de Conseil Communication
et Web (2CW), souligne tout d’abord que ‘’la destination des IDE
(Investissements directs étrangers), en termes d’externalisation, centres
d’appels, Tierce Maintenance Applicative, BPO,… est assez variée à travers
le monde’’, mais précise cependant que chaque destination s’est développée
ou imposée ‘’grâce à un concours de circonstances et une opportunité qui
s’est présentée à elle’’.
Pour étayer son raisonnement, il cite le cas de l’Inde et de la Chine, deux pays-continents qui ‘’attirent beaucoup d’investissements et de clients dans
le cadre de l’externalisation’’. Pour autant, M. Mezghani ne les
considère pas comme des concurrents pour la Tunisie dans ce créneau car le
profil des entreprises qui s’installent là-bas est différent de celui des
entreprises qui viennent en Tunisie, notamment en termes de taille, de
langue, de marché… ‘’Il serait difficile à une entreprise de venir chercher
en Tunisie une capacité de production de 50 personnes ou plus alors qu’il
lui sera possible de trouver (en Inde) une capacité de production de plus de 500
personnes qui peut très rapidement être mise à sa disposition’’. Le manager
de 2CW ajoute que ceci n’est pas particulièrement dû à la taille de la
population, mais au développement des unités de production et du marché
intérieur (plus de 20% des logiciels et services informatiques produits par
les sociétés indiennes étaient destinés au marché indien et représentent
0,75% du PIB. Le marché intérieur indien des logiciels et service représente
0,78% du marché mondial).
Mais outre les opportunités qui se sont présentées, la communication joue de
plus en plus un rôle déterminant dans l’attrait des services externalisés,
c’est pourquoi ”elle doit être ciblée et continue et s’inscrire dans la
durée’’, estime notre spécialiste. D’ailleurs dans cet ordre d’idées, M. Mezghani donne l’exemple de l’Ile Maurice, qui a su faire évoluer son image
d’une destination touristique à une destination d’externalisation, en
passant par celle des Technologies de l’information et de la communication
(TIC).
Pas loin de nous, l’Egypte a, également, enregistré d’assez bons résultats
en très peu de temps. Certaines entreprises égyptiennes de centres d’appels
et de relations client commencent même à penser se développer au niveau
régional par l’ouverture de sites. Dans ce cas, M. Mezghani estime qu’il
serait judicieux que les pays d’Afrique du Nord communiquent ensemble dans
ce domaine. Mais on craint qu’il ne soit pas entendu, parce que nous
musulmans sommes réputés pour notre aptitude à nous concurrencer pour tout…
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