La Fed baisse son principal taux directeur à 4,75% : euro, pétrole et Wall Street bondissent

 
 
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Ben Bernanke, le 21 août 2007 à Washington (Photo : Chip Somodevilla)

[18/09/2007 21:49:04] WASHINGTON (AFP) La banque centrale américaine a décidé d’employer les grands moyens pour protéger la croissance. La Réserve fédérale américaine a abaissé de 0,50 % mardi son principal taux directeur à 4,75% et de 0,50 % également son taux d’escompte à 5,25%. Euro, pétrole et Wall Street ont aussitôt bondi.

Vers 21H00 GMT (23H00 à Paris), l’euro s’établissait à 1,3976 dollar, contre 1,3868 dollar lundi à 21H00 GMT. La devise européenne a atteint peu avant un niveau jamais atteint dans son histoire, à 1,3988 dollar.

De même, le baril de pétrole est monté à 82,16 dollars sur le marché new-yorkais. Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de “light sweet crude” pour livraison en octobre a terminé la séance à 81,51 dollars, un record de clôture. Un peu après la clôture, les cours ont encore progressé lors des échanges électroniques jusqu’à 82,38 dollars, un nouveau record historique.

La Bourse de New York a clôturé sur un fort rebond mardi après la décision de la Fed: l’indice Dow Jones a pris 2,51% et le Nasdaq a engrangé 2,71%.

Le Dow Jones Industrial Average (DJIA) a gagné 335,97 points pour clôturer à 13.739,39 points, tandis que l’indice composite du Nasdaq a gagné 70,00 points à 2.651,66 points.

L’indice élargi Standard and Poor’s 500 a pour sa part engrangé 2,92% (+43,13 points) à 1.519,78 points.

C’est la première fois que la Fed baisse son principal taux directeur, le “federal funds”, depuis juin 2003. Cette décision, qui clôt un cycle de 17 hausses consécutives, est dans le haut de la fourchette des attentes des analystes.

“La croissance économique a été modérée pendant la première moitié de l’année”, a indiqué la banque centrale. Mais “le durcissement des conditions de crédit a le potentiel d’intensifier la correction du marché immobilier et de brider, plus généralement, la croissance économique”, a-t-elle ajouté.

“La décision d’aujourd’hui est conçue pour empêcher certaines conséquences négatives sur l’économie dans son ensemble qui pourraient autrement surgir des dysfonctionnements des marchés financiers et pour favoriser une croissance modérée sur la durée”, a précisé la banque centrale dans son communiqué.

Les turbulences observées sur les marchés ont “accru les incertitudes pesant sur les perspectives économiques”, a-t-elle souligné, en ouvrant la porte à d’éventuelles nouvelles baisses de taux dans l’avenir.

Cette décision “va être interprétée comme une volonté déterminée d’éviter la récession économique”, a estimé Scott Anderson, économiste de Wells Fargo. “C’est exactement ce dont le marché souhaitait”, a-t-il ajouté.

“L’abaissement rare de 0,50 point de pourcentage du taux des fonds fédéraux et la diminution du taux d’escompte montre également que la Fed souhaite prendre des mesures extraordinaires pour doper la croissance et rétablir les liquidités”, a poursuivi John Lonski, de Moody’s.

La Fed avait procédé à un premier abaissement surprise de 0,5 point de pourcentage de son taux d’escompte, le 17 août, pour répondre aux turbulences financières estivales. Le taux d’escompte est le taux d’intérêt auquel la Banque consent des prêts d’urgence aux institutions financières.

“Je pense que cette décision signale que la Fed est bien consciente des difficultés que connaît l’économie et qui ont été révélées par le mauvais rapport sur le chômage rendu public au début du mois,” a analysé Avery Shenfield, de CIBC World Markets.

Le marché de l’emploi a enregistré en août sa première contraction depuis quatre ans, selon les dernières des statistiques du département du Travail.

La banque centrale américaine s’est en revanche montrée rassurante sur l’inflation, jusqu’il y a peu son inquiétude principale, en indiquant que les statistiques s’était “améliorée modestement cette année”. Mais “des risques d’inflation demeurent”, a-t-elle toutefois aussitôt nuancé.

Les prix à la production ont reculé de 1,4% en août par rapport à juillet, soulagés par une baisse de l’énergie, même si l’indice de base (hors alimentation et énergie) a progressé de 0,2%, a indiqué mardi le département du Travail. C’est la plus forte baisse de cet indice depuis octobre 2006.

 18/09/2007 21:49:04 – © 2007 AFP