[19/09/2007 22:03:59] WASHINGTON (AFP) Le candidat de l’Union européenne à la direction du Fonds monétaire international (FMI), le Français Dominique Strauss-Kahn, a reçu mercredi l’appui décisif des Etats-Unis, à la veille de son audition par le conseil d’administration de l’institution. “Je presse le conseil d’administration de considérer positivement la candidature de Dominique Strauss-Kahn pour succéder à Rodrigo Rato”, a déclaré le secrétaire américain au Trésor, Henry Paulson, dans un communiqué. Le soutien sans ambiguïté des Etats-Unis devrait assurer l’élection du candidat français, puisque l’Union européenne (UE) et les Etats-Unis contrôlent la moitié des droits de vote au sein de l’institution internationale. Avec 16,79% des droits de vote, les Etats-Unis sont le premier actionnaire du FMI. Les 27 pays de l’UE contrôlent ensemble 32,09% des votes. Par comparaison, la Russie qui soutient l’autre personnalité en lice, le Tchèque Josef Tosovsky, ne possède que 2,70% des droits de vote. Le gouvernement tchèque soutient pour sa part le candidat français. L’ancien ministre français de l’Economie doit être auditionné jeudi par les 24 administrateurs du FMI, au siège de Washington. Les membres du conseil doivent se prononcer, sous forme de vote, le 28 septembre. L’actuel directeur général du l’institution financière internationale, l’Espagnol Rodrigo Rato, démissionnaire, doit quitter ses fonctions après l’assemblée générale de la fin octobre. “Les Etats-Unis soutiennent M. Strauss-Kahn parce que nous estimons qu’il travaillera aux vastes réformes nécessaires pour conduire un Fonds solide et pertinent dans le futur”, a expliqué M. Paulson. “L’expérience et le dynamisme de M. Strauss-Kahn l’ont bien préparé à mener avec vigueur la réforme du FMI, notamment la nouvelle décision du Fonds sur les politiques de taux de change et l’octroi d’une voix plus forte aux pays émergents”, a-t-il ajouté. Après soixante ans d’existence, le FMI est aujourd’hui confronté à une crise de représentativité. Les pays émergents disputent notamment aux Etats-Unis et à l’Europe la prédominance traditionnelle qu’ils exercent sur les grandes orientations stratégiques et leur contrôle des instances de direction. Lorsque la candidature de M. Tosovsky a été rendue publique, fin août, le Trésor américain s’était abstenu de prendre position, se contentant d’indiquer que M. Paulson avait “hâte de parler avec tous les candidats”. L’administration américaine n’avait pas non plus réagi après l’audition formelle de M. Tosovsky, mardi, devant le conseil d’administration du Fonds, où il précédait M. Strauss-Kahn. Dans son intervention, M. Tosovsky, banquier central de carrière, brièvement Premier ministre, s’était posé en défenseur des pays les moins représentés à la tête de l’institution vieillissante. “Si le Fonds veut exercer une surveillance plus robuste et jouer un plus grand rôle dans les grands problèmes actuels, il faut qu’il y ait – et qu’on ait globalement le sentiment qu’il y ait – des conditions de jeu vraiment équitables”, avait-il dit. Les 185 pays membres du FMI “doivent avoir la certitude qu’ils seront traités uniformément”, a-t-il souligné: “que les différences dans les recommandations qui leur sont faites sont dues aux situations différentes dans lesquelles ils se trouvent, pas aux différents degrés d’influence qu’ils ont au sein de l’institution”. Cette préoccupation figure également au coeur de la profession de foi de son rival français. Début septembre, M. Strauss-Kahn a notamment suggéré d’adopter un système de double majorité “pour une poignée de décisions cruciales”. Il souhaite aussi une plus forte représentation des pays pauvres et émergents au sein du personnel du Fonds, afin que ce dernier ait une meilleure connaissance des pays qu’il conseille. |
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