Christine Lagarde à Pékin pour rééquilibrer les échanges avec la Chine

 
 
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Christine Lagarde et Bo Xilai à Pékin le 20 septembre 2007 (Photo : Peter Parks)

[20/09/2007 15:47:56] PEKIN (AFP) A deux mois d’un voyage du président Nicolas Sarkozy en Chine, dans lequel la France fonde de gros espoirs de contrats industriels importants, la ministre de l’Economie Christine Lagarde est arrivée jeudi à Pékin en éclaireuse.

Cette visite de deux jours est la première en Chine d’un ministre français depuis l’élection de Nicolas Sarkozy à la présidence de la République, attendu à Pékin fin novembre.

La patronne de Bercy a d’abord été reçue jeudi par le ministre du Commerce, Bo Xilai, une réunion qu’elle a qualifiée d'”excellente”. L’entretien a beaucoup porté sur les problèmes de qualité des produits chinois, montrés du doigt depuis quelques mois à l’étranger. “Il m’a assuré que les services chinois étaient conscients de la nécessité de respecter les normes de qualité françaises et européennes”, a déclaré Mme Lagarde.

La ministre a ensuite visité un laboratoire d’analyse de biens de consommation pour l’exportation. Outre les questions de contrôle-qualité, celles de la contrefaçon, des changes, de l’aide au développement sont au menu de son séjour.

Ce voyage en Chine de la ministre de l’Economie devrait aussi être l’occasion de faire avancer de gros projets qui pourraient être concrétisés lors ou autour de la visite présidentielle, comme la fourniture par Areva de réacteurs nucléaires de troisième génération EPR.

Les négociations sont “bien avancées”, selon des sources industrielles, au point que Mme Lagarde a récemment estimé que la vente pourrait intervenir “dans des délais très rapprochés”. Jeudi, un porte-parole d’Areva a indiqué que cette commande serait finalisée “prochainement” par un contrat.

La rencontre que la ministre doit avoir vendredi avec le vice-président de la Commission nationale pour la Réforme et le Développement (CNRD, principal organisme de planification économique), Chen Deming, pourrait être l’occasion de faire avancer ce projet. La France ne cache pas que les dossiers énergétiques en Chine sont cruciaux, pour d’autres entreprises comme EDF ou Alstom par exemple.

Selon le ministère français des Finances, le déficit commercial avec la Chine s’est creusé au premier semestre 2007 par rapport à la même période de 2006, atteignant 8,8 milliards d’euros, les exportations françaises ayant nettement ralenti. Le déficit avec la Chine continentale, l’un des cinq pays prioritaires pour le commerce extérieur français, est le plus fort déficit bilatéral français. Il pourrait néanmoins s’améliorer dans les mois prochains grâce à quelques contrats importants remportés en début d’année par des entreprises françaises comme Alstom (locomotives) ou Alcatel.

Bo Xilai a, lui, jugé que la coopération entre les deux pays se développait rapidement et affirmé qu’il y avait “de grands projets”, citant comme exemple de réussites françaises en Chine l’implantation du groupe Carrefour (101 magasins) et l’usine d’assemblage d’Airbus à Tianjin (nord).

Jeudi, Mme Lagarde devait aussi s’entretenir avec son homologue des Finances, Xie Xuren, également nouveau venu dans la fonction, depuis fin août. Cette entrevue intervient une semaine après que la ministre française a à son tour implicitement dénoncé la sous-évaluation du yuan qui pose actuellement “des problèmes en matière de commerce international”.

Mme Lagarde devrait particulièrement aborder la question du yuan, vendredi, devant les responsables chinois de l’Administration des changes (SAFE).

 20/09/2007 15:47:56 – © 2007 AFP