[20/09/2007 18:26:41] LONDRES (AFP) Mervyn King, le gouverneur de la Banque d’Angleterre, a été mis sur le grill jeudi devant la Commission des Finances du Parlement qui cherchait à connaître les responsabilités dans les problèmes de la banque Northern Rock et il a incriminé une législation qui n’a pas permis à l’affaire de se régler plus discrètement. M. King a indiqué qu’il aurait préféré que la BoE “agisse en secret” un week-end, comme prêteur en dernier ressort à la banque en péril. Pour lui, il aurait fallu que “les épargnants de Northern Rock se réveillent le lundi et se découvrent épargnants d’une banque plus grande et bien capitalisée”. Il a rappelé que cela aurait été possible dans les années 1990 lorsque les exigences en matière de transparence des marchés étaient moins strictes, et qu’il était encore possible d’opérer un sauvetage hors des heures de marchés. Le secret en la matière est interdit depuis 2005. Au lieu de quoi, l’appel à l’aide de Northern Rock a été rendu public dès le vendredi, poussant des clients paniqués à retirer leurs économies malgré les appels au calme des autorités. Ce mouvement n’a pris fin que lundi soir quand le gouvernement a fini par garantir la totalité des économies déposées chez Northern Rock. M. King a appelé à une réflexion entre les partis sur cette législation. Il a par ailleurs estimé qu’il aurait été “irresponsable” de sa part d’agir plus tôt en tant que prêteur en dernier ressort à Northern Rock. Il a par ailleurs défendu le fait de ne pas avoir injecté de liquidités très rapidement dans le système, comme l’ont fait au début de la crise financière la Fed et la Banque centrale européenne, estimant que “cela aurait envoyé le signal que les autorités britanniques avaient des inquiétudes sur le système bancaire”. Le gouverneur a expliqué que le cas de Northern Rock avait été discuté dès le 14 août. A un député travailliste qui l’accusait d’avoir “regardé le train s’écraser sur les butoirs”, M. King a rétorqué qu’une intervention plus précoce aurait “pu faire exploser le train avant qu’il n’atteigne les butoirs”. Le gouverneur a estimé que l’intervention du gouvernement garantissant totalement l’épargne de Northern Rock avait été la seule façon de mettre fin à la panique. M. King s’est défendu aussi d’avoir fait “un virage à 180 degrés” en annonçant mercredi que la BoE allait finalement pomper des milliards de livres dans le système bancaire pour des prêts à trois mois, ceux justement que les banques sont devenues réticentes à s’accorder entre elles. Il a estimé qu’il s’agissait d’une décision “équilibrée” entre la protection du système financier, et “l’aléa moral” que risque de créer le sauvetage d’une banque imprudente. Il a en revanche assuré qu’en cas d’attaque terrroriste massive, par exemple, la Banque agirait très rapidement. “Je ne pense pas que d’ici un an, quand les gens reviendront sur cette crise, ils penseront qu’elle a durablement affecté le système bancaire britannique. Les banques britanniques sont fortes et bien capitalisées”, a-t-il dit. Le chancelier du cabinet fantôme conservateur a écrit au ministre des Finances Alistair Darling après cette intervention pour proposer la coopération de son parti, en considérant que les changements législatifs proposés par M. King constituaient “une priorité urgente”. M. King, dont le mandat vient à expiration en juin prochain, n’a pas été trop malmené par les Parlementaires. Le vice-gouverneur John Gieve en revanche, qui est responsable de la stabilité financière et membre du conseil de l’autorité des services financiers (FSA), a été accusé “d’être assoupi dans l’arrière boutique” et de “ne pas avoir fait son boulot” dans l’affaire Northern Rock. |
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