[20/09/2007 21:40:30] NEW YORK (AFP) L’euro a frôlé jeudi la barre de 1,41 dollar, un niveau historique, toujours porté par la décision de la Réserve fédérale américaine (Fed) de baisser d’un demi-point de pourcentage ses taux d’intérêt. Vers 21H00 GMT (23H00 à Paris), l’euro valait 1,4065 dollar, contre 1,3957 dollar mercredi à 21H00 GMT. Il avait atteint en séance un pic à 1,4098 dollar, soit un nouveau record historique. La monnaie européenne baissait par contre face au yen à 161,25 yens pour un euro, au lieu de 162,01 la veille au soir. Le dollar était aussi en recul face à la devise japonaise à 114,63 yens, contre 116,07 yens mercredi soir. S’exprimant jeudi devant le Congrès américain sur la crise financière causée par le secteur des crédits immobiliers à risque aux Etats-Unis (“subprime”), le président de la banque centrale américaine, Ben Bernanke, a reconnu que les conséquences de cette crise dépassaient “les prévisions les plus pessimistes”, justifiant a posteriori la forte baisse des taux de la Fed. C’est la première fois que M. Bernanke intervient publiquement depuis la décision, mardi, de l’institution qu’il préside, d’abaisser d’un demi-point de pourcentage ses deux taux directeurs pour éviter une contagion de la crise du marché du crédit à l'”économie réelle”. Mardi, la décision de la Fed, dont le taux d’intérêt directeur est fixé désormais à 4,75%, avait déjà propulsé l’euro à un nouveau record. La décision, destinée à limiter l’impact de la crise des prêts immobiliers à risque, a soulagé les marchés financiers, mais pesé sur le dollar. Avec des taux en Europe à 4%, l’écart avec les taux américains s’est sensiblement réduit, ce qui rend les placements en dollars moins attractifs par rapport à ceux en euros. “Le niveau clé des 1,40 dollar a été franchi. La faiblesse évidente du dollar vis-à-vis de toutes les devises reflète l’anticipation que les différentiels de taux d’intérêt contre le dollar vont bouger”, notait Derek Halpenny, économiste chez Bank of Tokyo-Mitsubishi. Si cette différence entre les taux américains et ceux des autres zones se réduit encore, comme la plupart des analystes semblent en faire l’hypothèse, le dollar pourrait connaître un nouvel accès de faiblesse, dont profiterait à nouveau l’euro. Le fait que les prix à la consommation aient diminué de 0,1% en août par rapport à juillet aux Etats-Unis – un chiffre annoncé mardi – a encore renforcé l’hypothèse de nouvelles baisses des taux aux Etats-Unis, selon des analystes. La pichenette finale permettant à l’euro de dépasser le seuil symbolique de 1,40 dollar a été donnée jeudi, quand il est apparu que l’Arabie saoudite n’avait pas abaissé ses propres taux directeurs en réponse au mouvement de la Fed, alors que le rial est normalement arrimé sur le dollar. Cela a engendré des “spéculations selon lesquelles l’Arabie saoudite envisagerait de ne plus ancrer au dollar le cours du rial”, a commenté David Jones, économiste chez CMC Markets, ce qui affaiblirait encore le billet vert. La livre sterling en revanche n’a pas profité, comme elle l’aurait pu, de la faiblesse du dollar. La monnaie britannique s’établissait à 2,0079 dollars jeudi, loin de son record historique à 2,0627 dollars établi en juillet. La livre est actuellement affectée par la crise qui a frappé la banque Northern Rock. Elle était en baisse face à l’euro, à 0,7003 livre pour un euro. Le franc suisse était en hausse face à l’euro, à 1,6489 franc pour un euro, comme face au dollar, à 1,1722 franc pour un dollar. |
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