[21/09/2007 13:17:37] PEKIN (AFP) La ministre française de l’Economie Christine Lagarde a achevé vendredi une visite de deux jours à Pékin durant laquelle il a été largement question des taux de changes, à l’heure où l’euro atteignait 1,4120 dollar. Cette question était avec celles du respect de la propriété intellectuelle et de la sécurité des exportations chinoises au nombre des chantiers que Christine Lagarde souhaitait faire avancer à Pékin, tout en essayant de faire progresser certains contrats industriels en cours de négociations, comme la vente par Areva de deux réacteurs nucléaires EPR. La ministre s’est refusée à tout commentaire sur l’état d’avancement des dossiers industriels, dont certains pourraient être concrétisés lors ou autour de la visite du président français Nicolas Sarkozy prévue fin novembre. “Des négociations accélérées se poursuivent entre les parties dans un cadre de partenariat stratégique”, a-t-elle simplement dit. Face à la faiblesse du billet vert, la ministre a souhaité que la Banque centrale européenne agisse : “En ce qui concerne la parité euro-dollar, c’est un sujet dont tous les Européens (…) doivent se saisir. Et nous espérons que la Banque centrale en tirera les conséquences”, a-t-elle déclaré lors d’une conférence de presse. La locataire de Bercy a affirmé avoir discuté de ce sujet avec le ministre des Finances Xie Xuren, jeudi, ainsi qu’avec le Premier ministre Wen Jiabao vendredi. “J’ai évoqué la question plus générale des équilibres des changes entre différents pays”, a-t-elle dit en soulignant notamment que “compte tenu des liens étroits entre yuan et dollar”, la faiblesse du ce dernier entraînait une dépréciation de la monnaie chinoise par rapport à l’euro. Il est nécessaire, “pour tous les pays concernés, de réfléchir à des mécanismes pour permettre une plus grande stabilité”, a-t-elle souhaité. Peu avant, lors d’une rencontre avec la communauté française, elle était convenue que l’écart grandissant entre l’euro et le dollar faisait courir des “risques d’asphyxie” aux entreprises françaises, entravant leur compétitivité. Christine Lagarde s’est gardée de commenter la réaction de ses interlocuteurs chinois. Mais le même jour, de Hong Kong, le gouverneur de la Banque centrale, Zhou Xiaochuan, répétait une nouvelle fois que la Chine n’avait pas fixé de date butoir pour rendre sa monnaie totalement flexible. Présent au sein de la délégation française, le rapporteur général du budget à l’Assemblée, Gilles Carrez, a de son côté estimé que “les Chinois ne voulaient pas bouger sur la question”. “Ils acceptent d’en parler, mais si j’ai bien compris, ils ont des mécanismes – un taux de change fondé sur un panier de monnaies où l’euro n’a pas la place qu’il doit avoir”, a-t-il commenté. Pourtant, “puisqu’ils ont de gros problèmes avec la demande intérieure” que Pékin veut promouvoir ” et “des risques d’inflation, le meilleur moyen serait une réévaluation”, a-t-il argumenté. Sous couvert de l’anonymat, un autre membre de la délégation a fustigé “la grave sous-évaluation du yuan” et l’absence de réponse de la partie chinoise. La ministre était également venue s’enquérir du prochain lancement du fonds souverain chinois, la future agence d’investissements de l’Etat chargée de faire fructifier une partie des gigantesques réserves de change de la Chine, jugeant “tous les fonds — qui prennent des proportions considérables — sujets de préoccupation”. Mme Lagarde a affirmé avoir “trouvé un écho très favorable” auprès de la présidente de l’Administration des changes (SAFE) et vice-gouverneure de la banque centrale Hu Xiaolian, qui “a évoqué le fonds singapourien fonctionnant de façon très prudentielle”, a-t-elle souligné. |
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