[24/09/2007 07:14:16] PARIS (AFP) François Fillon persiste et signe : il a affirmé lundi que la situation des finances publiques était “critique” et “plus supportable”, sans toutefois reprendre le terme polémique de “faillite”. “On a 1.150 milliards de déficit (dette publique cumulée, ndlr) à la fin de 2006. C’est une situation qui n’est plus supportable”, a déclaré le Premier ministre dans un entretien à RTL. M. Fillon a souligné que la France n’a plus eu de budget en équilibre “depuis 1974”, et que “l’Etat emprunte pour financer ses dépenses de fonctionnement”. “N’importe quel chef d’entreprise, n’importe quel chef de famille, n’importe quel agriculteur comprend qu’on ne peut pas continuer à emprunter pour financer des dépenses de fonctionnement”, a ajouté le Premier ministre. “La France est un pays riche, qui a heureusement des ressources qui lui permettent de faire face à l’avenir. Mais l’Etat est dans une situation critique” et doit se réformer “sous peine de continuer à peser de plus en plus lourdement sur l’activité des Français, sur leur croissance et sur leur emploi”, a-t-il encore expliqué. M. Fillon avait déclaré vendredi en Corse “être à la tête d’un Etat qui est en situation de faillite”, avant d’atténuer ses propos en précisant qu’il s’agissait d’une “image”. Face à la polémique suscitée par ces propos, il a expliqué sur RTL que ce mot avait “deux sens dans le dictionnaire : un sens financier et un autre sens, qui est l’échec d’un système”. “Nous sommes devant l’échec d’un système”, a-t-il dit, en appelant les Français à “changer d’état d”esprit”. “Ce qui compte”, a-t-il ajouté, “ce ne sont pas les mots, ce sont les réalités, et la réalité, c’est que notre pays doit changer radicalement d’état d’esprit s’agissant de son regard sur les finances publiques”. Le chef du gouvernement a répondu à l’opposition et à son prédécesseur Dominique de Villepin, qui l’accusent d’avoir encore creusé la dette en privant l’Etat de 15 milliards de recette avec le paquet fiscal. “C’est une vraie erreur d’analyse”, a-t-il contre-attaqué. “On s’est toujours contenté de mettre des rustines sur le budget de l’Etat, et jamais des mesures structurelles qui permettent de redonner de la croissance”. Il a aussi contesté le chiffre de 15 milliards, évaluant l’effet du paquet fiscal à “9 milliards de recettes fiscales en moins” en année pleine pour l’Etat. Le ministre de l’Economie, Christine Lagarde avait chiffré le coût de ces mesures à 11 milliards par an. M. Fillon a expliqué que sa politique économique combinait “des mesures très vigoureuses de réduction de la dépense” avec “la relance de la croissance”, par la détaxation des heures supplémentaires, la baisse de la fiscalité ou encore l’investissement dans l’université et la recherche. M. Fillon a encore défendu la prévision de croissance de 2,2% sur laquelle est bâti le projet de budget 2008, et qui est contestée de toutes parts. “C’est celle que fait le FMI pour notre pays. Elle n’est pas très éloignée de celle que fait l’Union européenne”. Répliquant à nouveau à M. de Villepin, il a souligné que “le budget que nous exécutons, c’est le sien”, et rappelé que les mesures votées cet été ne sont pas encore entrées en application. Il a par ailleurs chiffré à 11,7 Mds EUR le déficit de la Sécu en 2007. Revendiquant de pouvoir “s’exprimer librement”, il a enfin réfuté être en désaccord avec le président Nicolas Sarkozy : “Chacun a sa méthode et ses mots, mais au fond, c’est la même chose”. |
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