[24/09/2007 09:57:32] LONDRES (AFP) La poursuite des inquiétudes sur la santé de l’économie américaine a poussé lundi matin l’euro à un nouveau sommet absolu à 1,4130 dollar pour un euro. Vers 9H00 GMT (11H00 à Paris), un euro valait 1,4103 dollar, contre 1,4090 vendredi à 21H00 GMT. Le dollar a été affaibli la semaine dernière par la baisse des taux américains de 50 points de base d’un coup à 4,75% par la Réserve fédérale américaine (Fed). Cette décision a été assortie de commentaires prudents par les responsables de l’économie américains, Henry Paulson, le sécrétaire américain au Trésor, et Ben Bernanke, le président de la Fed. Les économistes voyaient la tendance se poursuivre encore, ce qui expliquait la hauteur du yen face au dollar, selon Paul Chertkow, de Bank of Tokyo-Mitsubishi. La monnaie japonaise gagnait du terrain face au billet vert, alors que la Bourse de Tokyo était fermée en raison d’un jour férié: un dollar valait 114,97 yens, contre 115,35 vendredi. L’euro était en baisse aussi face au yen, à 162,08 yens pour un euro, contre 162,55 vendredi soir. “Nous pourrions voir les cours grimper vers 1,42 dollar pour un euro dans les jours qui viennent, car les données américaines attendues cette semaine, notamment dans le secteur immobilier (mardi et jeudi), sont susceptibles de décevoir et nourrir ainsi les attentes d’une (nouvelle) baisse des taux”, a commenté Gavin Friend, de la Commerzbank. La banque centrale américaine (Fed) avait annoncé la semaine dernière une baisse d’un demi point de pourcentage de ses taux d’intérêt, dans l’espoir d’aider l’économie à surmonter les turbulences des marchés financiers et la crise du marché des prêts immobiliers risqués (“subprimes”). Mais cette baisse des taux d’intérêts a rendu les placements en dollar comparativement moins attractifs que ceux réalisés dans d’autres monnaies, notamment l’euro, alors que la Banque centrale européenne est à l’inverse engagée dans un cycle de remontée de ses taux directeurs. Enfin, la baisse importante des taux américains annoncée la semaine dernière pourrait ne pas suffire à empêcher un ralentissement important de l’économie américaine, ont indiqué des économistes, ce qui risque d’entraîner sa monnaie à un niveau encore plus bas. “Nous prédisons une dépréciation générale du dollar sur le reste de 2007 et jusqu’en 2008, et en particulier vis-à-vis de l’euro. La croissance américaine va probablement rester inférieure à son potentiel en 2008, la politique monétaire de la Fed, bien qu’ayant soulagé les marchés, n’ayant pas totalement mis fin aux contraintes issues de la contraction des liquidités”, a prédit Gabriel de Kock, analyste de la banque américaine Citi. Le record de lundi n’a pas suscité de nouveau commentaire de la part des autorités françaises, mouchées dimanche par le président de la Banque centrale européenne Jean-Claude Trichet. Alors qu’Henri Guaino, conseiller spécial du président de la République Nicolas Sarkozy à l’Elysée, avait qualifié le niveau de l’euro d'”absurdité”, M. Trichet a contre-attaqué en épinglant les finances publiques hexagonales “en très grande difficulté”. |
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