[24/09/2007 17:34:28] WASHINGTON (AFP) Le Fonds monétaire international (FMI) a prévenu lundi que la crise financière qui a secoué les marchés mondiaux ces derniers mois, n’a pas fini de faire sentir ses effets. “Le système financier mondial a subi un test important – et celui-ci n’est pas terminé”, a affirmé Jaime Caruana, directeur du département marchés financiers du FMI, lors d’une conférence de presse à Washington. L’expert, qui commentait le rapport semestriel du Fonds sur la stabilité financière mondiale, s’est toutefois refusé à faire un pronostic sur la durée du phénomène. “Cela va prendre du temps”, a-t-il simplement dit. Il n’a pas non plus souhaité chiffrer l’impact attendu sur la croissance. Le FMI a d’ores et déjà prévenu qu’il allait réviser à la baisse, courant octobre, ses prévisions de croissance pour 2008, particulièrement aux Etats-Unis, mais aussi en Europe, pour tenir compte des turbulences en cours. Le Fonds tablait jusqu’ici sur un accroissement de 5,2% du Produit intérieur brut (PIB) mondial en 2007 et 2008. Au même moment, à Madrid, le directeur général sortant du Fonds, l’Espagnol Rodrigo Rato, enfonçait le clou. “Ces fluctuations sont sans doute graves et nous n’anticipons pas une prompte et complète résolution de la crise du crédit”, a-t-il déclaré, lors de la conférence annuelle du Club de Rome. Les turbulences sur les marchés financiers, avec “des pertes” dans les bilans des banques, dureront “encore quelques mois”, a estimé M. Rato. Résumant le rapport très technique du FMI publié lundi à Washington, M. Caruana a rappelé comment la crise s’est nouée: “à l’origine des perturbations, il y a un relâchement de la discipline dans l’octroi de crédits sur plusieurs marchés, particulièrement le marché des prêts hypothécaires à risque (subprime) aux Etats-Unis”. “Il va être important d’en tirer des leçons”, a conclu M. Caruana. Outre les habituels appels à davantage de transparence –en particulier du côté des banques invitée à publier au plus vite l’étendue et le détail de leur exposition à ces risques– le FMI a incité les agences de notations financières à affiner leurs méthodes. En matière de politique monétaire, le FMI paraît toujours satisfait des stratégies des banques centrales, auxquelles il apporte régulièrement son soutien. La crise financière a des effets “déflationnistes” qui délient, au moins pour l’instant, les mains des grands instituts d’émission, a-t-il expliqué. S’agissant de la Réserve fédérale américaine (Fed), cela “lui donne une marge de manoeuvre” pour contrer les risques de récession, a déclaré M. Caruana, laissant entendre que de nouveaux abaissement de taux directeurs, après la baisse de 0,5 point de pourcentage la semaine dernière, ne seraient pas un crime contre l’orthodoxie économique. Quant à la BCE, “je suppose qu’il en va de même”, a-t-il conclu. |
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