[25/09/2007 18:22:13] PARIS (AFP) Les ménages ont dépensé de plus belle au cours des trois derniers mois (juin, juillet et août), une annnonce qui tombe à pic pour soutenir la croissance française qui avait flanché au deuxième trimestre. Après un bond de 1,6% en juin, les dépenses de consommation des ménages en produits manufacturés ont poursuivi leur hausse en juillet (0,9%) et en août (+1,0%), a indiqué mardi l’Insee. Sur un an, la consommation en produits manufacturés affiche une progression de 3,6% en août 2007. Ces dépenses ne représentent qu’environ un quart de la consommation totale des ménages mais elles constituent un bon indicateur de la tendance. Or la consommation des ménages est mécaniquement l’un des trois piliers de la croissance, avec les investissements et les exportations. Pour l’économiste Marc Touati (Aux commandes de l’économie et de la finance), cette hausse soutenue sur trois mois est “sans conteste, LA surprise de cette rentrée économique française”. “L’acquis de croissance de la consommation pour le troisième trimestre est déjà de 2,1% ! Autrement dit, même si la consommation baisse en septembre, elle réalisera un excellent troisième trimestre”, explique-t-il. “Une fois encore, les consommateurs français se portent au secours de la croissance française”, note Alexander Law (Xerfi), selon lequel “il faut remonter à 1995 pour trouver trace de trois mois de rang aussi dynamiques.” Cette bonne nouvelle intervient après une forte augmentation des mises en chantiers de logement (+13,6% sur la période de juin à août) et après un net rebond de la production industrielle (+1,3% en juillet), particulièrement dans l’automobile (+4,7%), un secteur traditionnellement et symboliquement très important pour la France. Autant d’indicateurs orientés très positivement qui peuvent laisser espérer une croissance nettement plus satisfaisante au troisième trimestre qu’au décevant trimestre précédent (+0,3%). “La bonne orientation de la conjoncture sur le marché des biens et services est très encourageante et de bonne augure pour la croissance”, s’est réjouie la ministre de l’Economie, Christine Lagarde. Dopées là encore par l’automobile (+1,9% en juillet, +3,4% en août), les dépenses de consommation en biens durables poursuivent leur hausse (+1,2% et +0,3% respectivement). Pour Alexander Law, ce “réveil des dépenses en automobiles” est “rassurant”. Mais “il ne faut toutefois pas complètement se bercer d’illusions : les immatriculations de voitures particulières neuves devraient rester stables sur l’ensemble de 2007, avant un timide retour à la croissance l’année prochaine”, analyse-t-il. Marc Touati se montre quant à lui plus prudent sur ce “redressement vertigineux” qui “tranche avec l’atonie de la production automobile dans l’Hexagone”. Les dépenses en biens d’équipement du logement (électronique grand public, électroménager, meubles) qui gagnent 0,9% en juillet et 2,8% en août après une hausse de 3% en juin, sont notamment soutenues par le niveau élevé de l’euro, qui pénalise certes les entreprises françaises à l’exportation mais contribue à baisser les prix des biens importés, explique Alexander Law. Après le rebond du mois de juin (+6,8%), la consommation en textile-cuir reste dynamique au mois de juillet (+2,1%) et se stabilise en août (+0,2%), malgré la fin des soldes. “Au final, dans la grisaille économique de ces dernières semaines, ces chiffres apparaissent comme une vraie lueur d’espoir”, conclut Alexander Law, pour qui “la consommation des ménages est loin d’être le problème majeur” de la croissance en France, plutôt pénalisée par une capacité de production insuffisante. |
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