[25/09/2007 18:16:18] LONDRES (AFP) L’euro a de nouveau amélioré son record historique face au dollar mardi, le billet vert pâtissant de deux indicateurs économiques américains ayant encore alimenté les craintes sur la santé de la première économie mondiale. La devise européenne s’est hissée peu après 14H00 GMT jusqu’à 1,4154 dollar, améliorant ainsi son record de la veille de 1,4130 dollar. Vers 16H00 GMT (18H00 à Paris), un euro permettait d’acheter 1,4130 dollar. L’accès de faiblesse du billet vert a aussi été sensible contre le yen. Il s’explique par la publication mardi de deux indicateurs économiques américains. D’une part, la confiance des consommateurs, mesurée par l’institut Conference Board, a reculé de 105,6 à 99,8 points entre août et septembre. Les analystes s’attendaient à une meilleure résistance de cet indicateur, à 104,5 points. D’autre part, les reventes de logements aux Etats-Unis ont baissé en août de 4,3%, à 5,50 millions d’unités en rythme annuel. “Les mauvaises nouvelles continuent de s’accumuler pour l’économie américaine”, a réagi Audrey Childe-Freeman, économiste à la CIBC. L’immobilier est au coeur des préoccupations des commentateurs depuis de longs mois. Les stocks de logements s’empilent, les prix baissent, et les défauts de paiments des ménages fragiles ayant emprunté pour financer leurs acquisitions se sont multipliés, déclenchant la crise des “subprimes”, qui s’est transformée ensuite en crise financière de grande ampleur. Associée à la hausse des prix du pétrole qui frappe les ménages au porte-monnaie, et à la faiblesse récente constatée sur le marché de l’emploi, la crise de l’immobilier est très néfaste pour la consommation, moteur essentiel de l’économie américaine. La baisse de 50 points de base du taux d’intérêt directeur américain décidée il y a une semaine par la Réserve fédérale (Fed) pour tenter d’enrayer le déclin de l’économie, avait d’ailleurs accentué la pression sur le billet vert, en entamant le rendement de la devise par rapport au rendement de l’euro. De 1,25 point de pourcentage, le “différentiel de rendement” favorable au dollar s’est réduit à 0,75 point, avec des taux à 4,75% aux Etats-Unis et à 4% en zone euro. A moyen terme, les taux devraient d’ailleurs encore baisser aux Etats-Unis, estiment les analystes. La zone euro pour sa part ne semble pas à l’abri d’un trou d’air. L’indice Ifo allemand, qui mesure le moral des chefs d’entreprise, a baissé de 105,8 à 104,2 points entre août et septembre. Le président de l’institut Ifo y a vu “les premiers signes de ralentissement conjoncturel”, et la conséquence des “événements sur les marchés financiers” au mois d’août. Mais le marché des changes a balayé cette mauvaise nouvelle. “Le marché est très nettement focalisé sur l’économie américaine, à tel point que les mauvaises nouvelles économiques en zone euro sont ignorées”, a expliqué Audrey Childe-Freeman. Seuls quelques économistes estiment que les éventuelles difficultés économiques à venir pourraient remettre en cause une dernière hausse du taux directeur de la zone euro avant la fin de l’année, tant la Banque centrale européenne (BCE) reste déterminée à endiguer l’inflation. Stuart Bennett, économiste chez Calyon, est de ceux-là. Il pense que la BCE ne relèvera plus ses taux d’ici la fin 2008. Pour autant, remarque-t-il aussi, “c’est très clairement l’économie américaine qui est le moteur du marché des changes”. |
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