[25/09/2007 18:04:38] PARIS (AFP) François Fillon a exposé mardi ses ambitions pour la réforme du régime général des retraites à venir, fixant comme objectif l’équilibre en 2012 et soulignant une nouvelle fois sa volonté de réformer sans faiblir, au risque de l’impopularité. “Je suis convaincu que notre génération sera jugée sur sa capacité à sauvegarder les retraites”, a lancé le Premier ministre, qui a dit il y a quelques jours avoir “l’obsession des réformes”. François Fillon, à l’aise sur un sujet qu’il connaît bien pour avoir mené la précédente réforme des retraites en 2003, s’exprimait à l’occasion du 60e anniversaire de l’Agirc, la retraite complémentaire des cadres du privé. Il a fixé l’objectif d’atteindre l’équilibre du régime général en 2012. Et ce alors même, a-t-il reconnu, que “nos prévisions font état d’un déficit entre 8 et 10 miliards d’euros” à cette échéance. M. Fillon a également confirmé que l’allongement de la durée de cotisation de 40 à 41 ans s’étalerait sur trois ans, entre 2009 et 2012. Le chef du gouvernement est toutefois “très réticent” envers l’idée de substituer au système actuel de retraites un régime par points, dont la valeur est fixée en euros mais peut évoluer, une proposition notamment avancée ces derniers jours par le Medef. Pour François Fillon, le régime général existant est le fruit d’un “compromis”, dont la remise en cause porterait “gravement préjudice à notre démocratie sociale”. L’autre argument qui rendrait une remise à plat “irréaliste”, a-t-il avancé, est que la France n’a pas “commencé le moindre début d’étude préalable” sur un tel basculement. Dès à présent, a promis le Premier ministre, l’objectif minimum de pension pour une carrière complète, soit 85% du SMIC net, “sera atteint presque dans tous les cas de figure” début 2008. La revalorisation des “petites retraites”, notamment des pensions de reversion des veuves, était un des engagements de campagne de Nicolas Sarkozy. M. Fillon a par ailleurs préparé à de probables “ajustements” du dispositif permettant à ceux qui ont commencé à travailler entre 14 et 16 ans de partir à la retraite avant 60 ans. “Le coût de cette mesure (…) explique presque la moitié du déficit du régime général constaté en 2007”, a-t-il justifié. Le chef du gouvernement juge toutefois que ce dispositif est “un geste d’authentique justice sociale” et “la façon la plus objective de prendre en compte la pénibilité”. Le Premier ministre a rappelé que la réforme des régimes spéciaux et les mesures fiscales prévues pour décourager les préretraites étaient “les deux préalables” à la réforme du régime général. Il a aussi détaillé le calendrier de ce rendez-vous prévu dès 2003. La commission de garantie des retraites se réunira le 3 octobre. Fin novembre, le Conseil d’orientation des retraites rendra son rapport. Avant le 1er janvier 2008, ce sera au tour du gouvernement de remettre ses propositions au Parlement. C’est après cette dernière échéance que s’ouvrira le dialogue social. La semaine dernière, le président Nicolas Sarkozy avait dit sa volonté que la réforme aboutisse “au premier semestre 2008”. Le Premier ministre, lui, n’a pas repris cette échéance à son compte. |
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