Fillon dévoile devant les députés UMP un budget avec un déficit de 41,7 milliards

 
 
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François Fillon, le 13 septembre 2007 à Grignon (Photo : Mehdi Fedouach)

[25/09/2007 19:54:30] PARIS (AFP) Le Premier ministre François Fillon a dévoilé mardi une partie du projet de budget 2008, qui prévoit un déficit de l’Etat de 41,7 milliards d’euros et le non remplacement de 23.900 postes de fonctionnaires.

M. Fillon, qui s’exprimait devant des députés UMP à la veille de la présentation du projet de loi de finances en conseil des ministres, a assuré qu’il s’agissait “à la fois d’un budget de promotion sociale et de promotion économique”.

Alors que la loi de finances 2007 prévoyait un déficit budgétaire de 41,996 milliards d’euros, qui devrait être ramené finalement juste en dessous de 39 milliards, le projet 2008 inscrit un déficit de 41,7 milliards.

Le Premier ministre a aussi augmenté le nombre de postes de fonctionnaires qui ne seront pas remplacés en 2008: 23.900 contre 22.700 annoncés jusqu’à présent. Le projet de budget 2007 prévoyait la suppression d’un peu plus de 15.000 postes équivalent temps plein.

M. Fillon a rappelé que les priorités du budget seraient l’enseignement supérieur, l’emploi et le pouvoir d’achat au travers du “paquet fiscal” voté cet été, et des “efforts ciblés” en faveur de la justice (budget en augmentation de 4,5% et 1.600 créations d’emplois) et de l’éducation (140 millions d’euros de moyens nouveaux pour les études dirigées dans les collèges).

Ces priorités, en “nombre limité”, seront financées par “la maîtrise des dépenses publiques”, a-t-il assuré.

Le Premier ministre a assuré que les mesures du “paquet fiscal” allaient “profiter à toutes les tranches de revenus, qu’il s’agisse de l’exonération des heures supplémentaires, des intérêts d’emprunts immobiliers ou de la réduction des droits de succession”. Il a donc “invité” les parlementaires à “contrer sans complexe les critiques de ceux qui prétendent que nous faisons des +cadeaux+ aux uns aux dépens des autres”.

Il a chiffré le coût de ces mesures à 9 milliards d’euros. La ministre de l’Economie, Christine Lagarde, avait évalué entre 10 et 11 milliards le coût budgétaire du “paquet fiscal” en 2008, et à 13,6 milliards en année pleine.

M. Fillon a aussi évoqué la “stabilisation des moyens consacrés à la défense et à l’aide publique au développement”.

“Seule la poursuite de la baisse des déficits permet de bloquer la spirale de l’endettement qui pèse sur tous les Français et leurs enfants. Seul le choix d’un nombre resserré de priorités permet de concilier la baisse des déficits et la non augmentation des prélèvements”, a estimé le Premier ministre.

Il a aussi confirmé que l’hypothèse de croissance retenue par le gouvernement pour bâtir son budget était de 2,25%, qualifiée de “prudente”.

Selon une autre source parlementaire, le gouvernement a aussi confirmé sa prévision de déficits publics (Etat, Sécurité sociale et collectivités locales) à 2,3% en 2008, contre 2,4% cette année.

Il table par ailleurs sur une inflation à 1,6%, contre 1,8% en 2007. Cette prévision commande sa marge de manoeuvre budgétaire. Le gouvernement s’est en effet engagé à “reconduire strictement ses dépenses en volume” en 2008, c’est-à-dire à ne pas les augmenter plus que l’inflation.

Alors que certaines informations faisaient état de divergences au sommet de l’Etat entre tenants de la relance économique et partisans de l’orthodoxie budgétaire, M. Fillon a affirmé qu’il n’y avait “qu’une stratégie, une politique économique et une équipe qui travaille sous l’autorité du président” Nicolas Sarkozy.

 25/09/2007 19:54:30 – © 2007 AFP