Fait-on attention au contenu des différentes insertions publicitaires
dans les journaux, dans les rues, à la télé ou à la radio ? Je l’avoue, je
suis une proie facile pour les professionnels du marketing. Il suffit qu’une
pub me plaise pour que j’aille acheter le produit dès lors que je figure
dans la cible des éventuels clients.
Après le premier achat et si le produit en question répond à mes attentes en
termes de rapport qualité/prix, je deviens rapidement un client fidèle. Si,
par contre, la pub porte un contenu offensant ou de mauvais goût, je
décroche rapidement me disant que si ces gens là sont incapables d’investir
pour donner une bonne image d’eux-mêmes, qu’en est-il donc pour leur produit
? Je laisserais le soin d’analyse des insertions à mes confrères des sites
Madwatch et Prosdelacom et m’astreindrais à des observations de simple
journaliste. C’est-à-dire, comme un consommateur lambda.
Feriez-vous confiance à cette école dont la pub contient plein d’erreurs
d’orthographe et de typographie ? Feriez-vous confiance à cette autre école
de formation d’infographistes dont la pub semble avoir été créée par un
novice utilisant le premier logiciel gratuit trouvé sur le net ? Feriez-vous
confiance à ce concessionnaire proposant un modèle de voiture vantant une
performance technique que je n’arrive pas à trouver sur le site web du
constructeur ? J’ai pourtant recensé les trois cas cités rien qu’en
feuilletant des journaux de la place. Je suis prêt à
parier qu’il y aura énormément de boulot à faire pour un éventuel
observatoire de la publicité en Tunisie. Entre les pub mensongères, les pub
attrape-nigauds, les pub de mauvais goût, les pub plagiées, les pub
piratées et les pub contenant des erreurs de tous types, il y a vraiment de
la matière !
Quand j’ai fait la remarque à un industriel dont je n’achète pas le produit
à cause de sa pub, il m’a ri au nez. : «T’es le seul à me dire ça ! La pub,
ce n’est rien qu’un élément d’une chaîne. Nous axons notre stratégie
commerciale sur les points de vente et nous ne faisons de la pub que pour
satisfaire les exigences de la maison-mère».
A-t-il tort ou raison ? Je
l’ignore. Je sais cependant que je ne pourrai jamais faire confiance à une
entreprise qui me méprise quand elle m’adresse un message. Qu’il soit
publicitaire ou autre. Il y a un effort à faire en matière de communication
et de marketing et les entreprises doivent prendre conscience de cela. Le
Tunisien de 2007 n’est plus celui des années 70 qui, entre chez un épicier
pour demander tout simplement un yaourt avec ou sans sucre. Le Tunisien de
2007 n’est plus celui des années 70 qui se demande si l’entreprise qui fait
de la publicité n’a pas quelques sérieux problèmes la poussant à communiquer
avant de mettre la clé sous la porte. Il a des exigences en matière de
qualité, en matière de prix et aussi en matière de communication.
Quand une entreprise me harcèle
dix fois par heure avec ses spots TV, quand une entreprise me prend pour un
imbécile en me vantant les mérites inexistants ou fort exagérés d’un
produit, quand une entreprise me parle un langage incompréhensible, quand
une entreprise démontre son incompétence dans son domaine d’activité dans sa
propre publicité, désolé… je décroche. Je n’achète pas. «Seules les
publicités disent la vérité», disait Thomas Jefferson. Et je crois fortement
à cette citation, car même quand elles mentent, ces publicités reflètent une
certaine vérité sur celui qui les a créées. Avis de citoyen lambda.
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